Arrestation d'un homme suspecté de recruter des Français pour le jihad en Syrie

Le ministre de l'Intérieur le présente, jeudi 11 septembre, comme "un individu particulièrement dangereux". Mourad Fares, un homme soupçonné de recruter des Français pour le jihad en Syrie, a été arrêté le 16 août en Turquie. Il a ensuite été remis aux autorités françaises et a été arrêté, mercredi, à son arrivée à l'aéroport de Roissy par la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). 

L'annonce de Bernard Cazeneuve intervient quelques jours avant la présentation à l'Assemblée nationale d'un nouveau projet de loi antiterroriste. C'est "une bonne nouvelle dans la lutte que nous menons contre les filières terroristes", a salué le ministre.

Chargé de la propagande et de l'accueil sur place

S'il a d'abord tenté d'intégrer les rangs de l'Etat islamique, Mourad Fares avait rejoint le groupe concurrent : le Front Al-Nosra, affilié à Al-Qaïda, précise une source proche du dossier.

Surnommé Abou Hassan ou Mourad Al-Faransi, Mourad Fares était très actif sur les réseaux sociaux. Il se faisait le propagandiste du jihad en Syrie et appelait les musulmans français à le rejoindre. Il avait notamment accordé une interview au site américain d'information Vice (en anglais).

Selon une source proche du dossier, il accueillait les volontaires francophones et intervenait des deux côtés de la frontière turco-syrienne autour de deux "bases", Reyhanli côté turc et Atme, dans le nord-ouest de la Syrie. A Reyhanli, il aurait notamment organisé un "centre de transit" pour Français dans un hôtel.

Mourad Fares était en Syrie "sur le théâtre des opérations depuis juillet 2013 jusqu'en août", selon Bernard Cazeneuve, qui ne donne aucune explication sur sa décision de quitter la Syrie et sa présence en Turquie.

Il apparaît dans d'autres dossiers

Fares doit être présenté à un juge en vue de sa mise en examen pour son rôle dans le départ en Syrie d'un groupe de jeunes Strasbourgeois du quartier de la Meinau, a indiqué une source judiciaire. Deux frères, membres de ce groupe, ont trouvé la mort en Syrie. Sept autres jeunes ont été mis en examen et placés en détention en mai après leur retour en France.

Mourad Fares apparaît dans plusieurs autres dossiers : celui du court périple dans la zone frontalière syro-turque de deux mineurs toulousains et celui du départ d'une adolescente avignonnaise en Syrie.