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Le jihadiste français Gilles Le Guen condamné à huit ans de prison ferme

Cet ancien capitaine dans la marine marchande a été arrêté en avril 2013 par les foces spéciales françaises au Mali. Âgé de 60 ans, il a été déclaré coupable d'association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le Français Gilles Le Guen lors de son procès, à Paris, le 4 mai 2015. (EMILIE OPRESCU / AFP)

Il voulait vivre de la transhumance dans le Sahara, avec sa famille et ses chèvres, il avait finalement rejoint les rangs d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) au Mali. Le Français Gilles Le Guen a été condamné, vendredi 15 mai, à huit ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Paris.

Cet ancien capitaine dans la marine marchande a été arrêté dans la nuit du 28 au 29 avril 2013 par les forces spéciales françaises au Mali. Âgé de 60 ans, il a été déclaré coupable d'association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Il s'agit de la première condamnation sur le fondement d'une loi votée fin 2012, qui permet de poursuivre des Français soupçonnés d'avoir participé à des actes terroristes à l'étranger ou d'être partis s'y entraîner.

Installé au Mali en 2011

Après avoir vécu au Maroc et en Mauritanie, il s'était installé dans le pays en mars 2011, avant de rester huit mois à une quinzaine de kilomètres de Tombouctou. Les "gens d'Aqmi" l'ont alors incité, pour sa sécurité, à ne pas rester isolé dans le désert. Les services français l'ont identifié ensuite dans un reportage, puis en octobre 2012, fusil-mitrailleur à la main, dans une vidéo de propagande du groupe islamiste, dans laquelle il mettait en garde "les présidents français, américain" et l'ONU contre une intervention militaire au Mali.

Lui était également reproché d'avoir suivi deux entraînements au maniement des armes, légères et lourdes. Surtout, il était est poursuivi pour avoir participé à l'offensive d'Aqmi sur la ville de Diabali, contre les forces maliennes, en janvier 2013. A l'en croire, il a été impliqué à son corps défendant dans cette opération. Il se trouvait, à l'écart, dans un pick-up plein d'extincteurs chargés d'explosifs.

Des regrets exprimés à l'audience

Durant son procès, Gilles Le Guen, converti à l'islam il y a 30 ans, a regretté "avoir été actif dans ce genre de trucs". "Si j'ai d'abord eu un certain enthousiasme, a-t-il reconnu, j'ai vite fait marche arrière". Fin janvier 2013, il a "rompu toute relation avec Aqmi", explique-t-il. Opposé aux attentats, aux prises d'otages, il a fustigé le groupe islamiste à l'audience : "Ces gens-là, ces terroristes, n'ont rien à proposer aux peuples."

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