Jean-Noël Guérini lâché par ses proches
Plus grand monde à Marseille pour soutenir Jean-Noël Guérini. Mis en cause dans une affaire de marchés publics présumés frauduleux, le président socialiste du conseil général des Bouches-du-Rhône est de plus en plus isolé.
Mis en cause dans une affaire de marchés publics présumés frauduleux, le sénateur et président socialiste du conseil général des Bouches-du-Rhône Jean-Noël Guérini est lâché par tous. FTVi fait le point sur les dernières révélations et attaques synchronisées qui plombent, lundi 14 novembre, l'élu socialiste.
Ambiance à Marseille. Dans un courrier adressé mercredi 9 novembre à Eugène Caselli, président socialiste de la communauté urbaine de Marseille, Jean-Noël Guérini menace de torpiller le projet de tram marseillais ainsi que le projet de rénovation du Vieux-Port. Dans sa lettre, cinglante, publiée par le quotidien régional La Provence, il remet en cause la participation financière du conseil général à ces deux projets symboliques.
Mais "avec ce courrier, Jean-Noël Guérini a tout simplement facilité son propre lâchage", analyse Libération. Et pour cause : la réponse de Caselli résonne comme un appel. Dans un communiqué envoyé dimanche soir, le président de Marseille Provence Métropole (MPM) appelle les conseillers généraux socialistes à "s’indigner". Une manière déguisée de pousser Jean-Noël Guérini vers la sortie.
Jadis amis, les deux hommes se font la guerre depuis que Caselli a mis en cause les "agissements" d'Alexandre Guérini, le frère de Jean-Noël, pendant sa garde à vue.
Lisez ci-dessous la lettre de Caselli dans son intégralité :
"C'est lui qui signe tout !" : la confession de Béatrix Billès, la conseillère spéciale de Jean-Noël Guérini au conseil général
Placée sur écoute de juin à septembre dans le cadre de l'affaire sur les marchés publiques présumés frauduleux dans laquelle est mis en cause Jean-Noël Guérini, cette fidèle collaboratrice se désolidarise définitivement de son mentor. Il "a manipulé la terre entière", a-t-elle dit en juin au cours d'une conversation dont le contenu est publié (article payant) lundi par le quotidien Libération.
"Sa position", explique-t-elle, c'est de dire "je ne suis au courant de rien=". Elle poursuit : "Mais attends, il va la faire avaler à qui ? […] C'est lui qui signe tout ! Je suis une courroie de transmission", dit-elle, dénonçant par ailleurs les méthodes du président du conseil général. "Je réfléchis à chaque fois. Quand il y a une décison de prise, est-ce que c'est une décision prise dans l'intérêt général ou est-elle téléguidée parce qu'il y a quelque chose derrière ?"
"Refuser le diktat" : l'appel de Patrick Mennucci, maire des 1er et 7e arrondissements de Marseille
De son côté, Patrick Mennucci a appelé, vendredi 11 novembre sur Twitter, ses "camarades conseillers généraux de Marseille à refuser le diktat" de Jean-Noël Guérini, qui vient de décider seul, brutalement, de revenir sur des engagements financiers importants pris par sa collectivité.
L'élu s'en était déjà pris à Jean-Noël Guérini au mois d'avril. Il avait évoqué un "système clientéliste" synonyme de "domination politique".
Bientôt une déclaration de Jean-Claude Gaudin, maire UMP de Marseille ?
Une éventuelle prise de position du maire de Marseille pourrait intervenir dans la journée. Jean-Claude Gaudin a jusque là toujours fait le service minimum concernant "le système Guérini".
Le maire de Marseille, devenu maître dans l’art de voler au secours de la victoire, lâchera-t-il cette fois son collègue sénateur ? Si c’est le cas, c’est que le raïs des Bouches-du-Rhône est bien carbonisé.
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