Accident mortel dans le métro à Paris : le conducteur est mis en examen pour homicide involontaire
Le conducteur du métro de la ligne 6, impliqué dans un accident ayant coûté la vie à une passagère samedi dernier à la station Bel-Air dans le 12e arrondissement à Paris, a été mis en examen pour homicide involontaire sans détention provisoire et contrôle judiciaire, a appris vendredi 28 avril franceinfo auprès du parquet. Le parquet a requis l'interdiction de conduire du chauffeur, mais ces réquisitions n'ont pas été suivies par le juge d'instruction. Cette infraction est passible de cinq ans de prison, selon le code des transports.
Le conducteur du métro avait été placé en garde à vue jeudi pour homicide involontaire, précise le parquet de Paris à franceinfo. La famille de la victime a déposé plainte contre X après l'accident, confirme-t-il également. Une information judiciaire du chef d'homicide involontaire a été ouverte. Le parquet rappelle que les dépistages d'alcool et de stupéfiants "s'étaient avérés négatifs pour cet employé de la RATP depuis 15 ans".
Une enquête technique également ouverte
Les enquêteurs exploitent la vidéosurveillance et les témoignages des passagers présents dans la station Bel-Air samedi dernier lors de l'accident. La femme de 45 ans était accompagnée samedi dans le métro par son mari et son fils. La veste de cette femme était restée coincée dans les portes du métro.
Sur la ligne 6, les conducteurs n'ont à leur disposition qu'un simple miroir pour contrôler la bonne fermeture des portes, et le matériel est vieux de 40 ans, explique à franceinfo le syndicat FO RATP. Le bureau des enquêtes accidents des transports terrestres a également ouvert une enquête technique pour éclaircir les circonstances de cet accident.
Les conducteurs ont exercé leur droit de retrait
La ligne 6 du métro parisien n'a pas circulé vendredi 28 avril dans la matinée, les conducteurs ayant exercé leur droit de retrait. A 13h30, le trafic reprenait progressivement. D'autres lignes sont perturbées, les lignes 5 et 9 notamment, dans les deux sens de circulation.
Plusieurs dizaines d'agents de la RATP se sont rassemblé vendredi 28 avril devant le tribunal de Paris pour soutenir leur collègue, rapporte France Bleu Paris. "Si le conducteur est mis en examen, cela serait une déclaration de guerre à l'ensemble des conducteurs", avait réagi auprès de franceinfo Jean-Christophe Delprat, secrétaire fédéral du syndicat FO-RATP, brandissant la menace d'une absence de métro à Paris samedi 29 avril.
"Le traitement qu'il a eu, c'est du jamais vu. On est venu le chercher chez lui comme un malfrat ou un voyou alors qu'il y avait sa femme et ses enfants", a réagi vendredi 28 avril sur franceinfo Jean-Christophe Delprat, secrétaire fédéral FO-RATP transports. "Nous ne laisserons pas un conducteur de métro être traité comme un voleur, un voyou, comme un mafieux. Le conducteur de métro a fait son travail, il l'a fait de façon correcte, il n'a commis aucune faute, il doit être libéré et on doit avoir un soutien de notre entreprise dans cette affaire-là."
Jean-Christophe Delprat a déploré que la justice "n'annonce pas pourquoi elle le met en examen", alors qu'il a "respecté toutes les procédures." Cette mise en examen "est une décision arbitraire" qui fait suite "au battage médiatique par rapport à ce terrible accident. Il n'y a aucun indice grave et concordant." Le conducteur de métro "n'est pas responsable de cet accident. Il faut peut-être regarder les installations techniques et de sécurité. Le bouc-émissaire ne sera pas le conducteur de métro. FO mettra tout en oeuvre pour que son honneur soit lavé."
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