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Vidéo Migrants à Calais : "Le Pas-de-Calais n'a pas vocation à faire garde-frontière de la Grande-Bretagne", déclare Adrien Quatennens

L'Etat s'est engagé mardi à proposer "systématiquement" un hébergement aux migrants qui seront délogés de leurs campements à Calais alors qu'une grève de la faim initiée par trois militants associatifs dure depuis une vingtaine de jours.

Article rédigé par franceinfo - avec France Inter
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Adrien Quatennens, député La France insoumise du Nord, à Paris (France) le 22 septembre 2020 (LUDOVIC MARIN / AFP)

"Le Pas-de-Calais n'a pas vocation à faire garde-frontière de la Grande-Bretagne", déclare le député du Nord de La France Insoumise Adrien Quatennens mercredi 3 novembre sur France Inter, alors que la situation se tend dans le département, où trois militants sont en grève de la faim depuis une vingtaine de jours pour demander des solutions pour les migrants.

Alors que l'Etat s'est engagé mardi à proposer "systématiquement" un hébergement aux migrants délogés de leurs campements de fortune à Calais, le député du Nord estime que ce n'est pas suffisant et qu'il faut, comme les trois militants le demandent, arrêter les expulsions de migrants de leurs campements "pendant les cinq mois de la trêve hivernale".

Il faut "mettre fin à un mauvais accord"

"Il y a un devoir d'humanité et on ne peut pas supporter que, toutes les 48 heures, des gens soient interceptés par la police, qui démantèle des camps, qui va jusqu'à parfois lacérer des tentes, qui subtilise des effets personnels et qui empêche même les associations humanitaires de faire leur travail", regrette le député de La France insoumise.

Le coordinateur de la France insoumise critique l'accord du Touquet : "Quand, en 2016, on a démantelé la jungle de Calais, la Grande Bretagne s'était engagée à prendre 3 000 personnes, en vertu notamment du regroupement familial. Aujourd'hui, ce sont à peine 10% qui ont été pris en charge. Il faut une voie de migration légale vers le Royaume-Uni et finalement, sans aucune vengeance envers nos partenaires, mettre fin à un mauvais accord."

"Les gens ne quittent pas leur terre d'origine par plaisir"

Par ailleurs, l'élu insoumis estime que la France doit aussi agir sur les raisons de ces migrations. "Les gens ne quittent pas leur terre d'origine par plaisir, explique le député. Donc il faut traiter les causes, le changement climatique, les guerres et les conflits, les accords commerciaux inégaux d'une part, et répartir l'effort entre tous" les pays.

Contre l'extrême droite qui envenime le débat sur les migrants et s'inquiète de leur prétendu trop grand nombre, le député calcule : "Quand vous avez deux migrants pour 1 000 habitants dans l'Union européenne, ce n'est pas vrai qu'il y a une subversion migratoire."

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