Couvre-feu pour les mineurs en Guadeloupe : "Il nous fallait répondre, ce n'est pas l'incarcération des enfants qui nous permettra de régler le problème", juge le maire EELV de Pointe-à-Pitre

"Il nous fallait répondre, ce n'est pas l'incarcération des enfants qui nous permettra de régler le problème", assurejeudi 18 avril sur franceinfo Harry Durimel, maire écologiste de Pointe-à-Pitre en Guadeloupe, après l'annonce de Gérald Darmanin d'instaurer un couvre-feu pour les mineurs dans cette commune à partir de 20 heures pour lutter contre les violences urbaines nocturnes.

Harry Durimel rappelle qu'il y a eu "des nuits de guérilla urbaine à Pointe-à-Pitre il y a une dizaine de jours". À ce moment-là, "nous avons constaté que des jeunes de 13 à 14 ans brûlaient des poubelles". Il chiffre ces départs de feu à "70 sur ce petit territoire de 2,6 km carrés". Le maire affirme que des "magasins aussi ont été cassés ici et là". Face à cette situation, les élus se sont dit "que les parents devaient assumer leurs responsabilités". "Ce n'est pas normal que des enfants de cet âge-là soient dans la rue, ajoute-t-il, cette mesure vise donc aussi à les faire rester chez eux, sous la protection de leurs parents". 

Selon Harry Durimel, "38% des faits délictueux et criminels sont commis par des jeunes". "Ça veut dire que quatre fois sur 10 ce sont des mineurs", s'inquiète l'élu qui croit dans la mesure de couvre-feu annoncé mercredi soir par Gérald Darmanin en déplacement sur l'archipel. "On pense qu'on va constater une baisse de la criminalité juvénile. Je pense qu'il y aura un sursaut de la part de la famille". La mesure doit démarrer dès la semaine prochaine et doit durer deux mois : "Si elle est efficace, dans deux mois, je demanderais de la prolonger", conclut-il.