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En colère, des taxis franciliens se mobilisent contre le géant des VTC Uber

Plusieurs dizaines de taxis ont commencé à se rassembler lundi matin aux aéroports d'Orly et de Roissy pour une opération escargot en direction de Paris destinée à dénoncer la concurrence du géant du véhicule de tourisme avec chauffeur.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Grève des taxis à la sortie de l'aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle, le 11 juin 2014. (FRED DUFOUR / AFP)

Fâchés contre la "concurrence déloyale" du géant américain Uber, des chauffeurs de taxi ont commencé à se rassembler au petit matin, lundi 15 décembre, aux abords de Paris. Ce mouvement pourrait fortement perturber le trafic vers la capitale même s'il n'est pas soutenu par les principales fédérations.

A Roissy Charles-de-Gaulle, une cinquantaine de taxis étaient présents aux alentours de 6h30. A Orly, quelques véhicules stationnés en tête des stations taxis bloquaient la prise en charge des clients. Selon des sources aéroportuaires, le mouvement s'annonce "moins suivi" que lors des précédentes manifestations contre les VTC (véhicules de tourisme avec chauffeur). "On sait que ça va créer le bazar, mais on n'a pas le choix, on n'est pas entendu", a assuré Michaël Mouly, venu "défendre son steak" avec les grévistes de Roissy.

D'importantes répercussions sur le trafic en région parisienne ?

Les cortèges, rassemblés à l'appel de Taxis de France, du Collectif des taxis parisiens et de l'Association française des taxis, devaient quitter les aéroports parisiens vers 7 heures pour converger jusqu'aux abords de la place Vauban, dans le 7e arrondissement, avec une dispersion prévue à 17 heures, selon la préfecture de police. "Des répercussions importantes sont prévisibles sur l'ensemble du secteur autoroutier de la région parisienne", a-t-elle prévenu dimanche, conseillant aux automobilistes d'éviter les itinéraires empruntés par les taxis et le secteur de la place Vauban.

L'intersyndicale n'a pas rallié le mouvement, même si elle est favorable aussi à l'interdiction d'Uber. "Nous ne voulons pas déranger les gens à l'approche de Noël", a expliqué Nordine Dahmane (FO), membre de l'intersyndicale. La Fédération nationale du taxi (FNDT), "bien que comprenant l'exaspération de certains chauffeurs de taxi", n'a pas non plus appelé à la manifestation de lundi.

UberPOP dans le viseur

Ce nouvel épisode dans la guerre des taxis fait suite au refus, vendredi, du tribunal de commerce de Paris d'interdire le populaire mais controversé service UberPOP. Le tribunal a estimé ne pas pouvoir se prononcer car des décrets d'application de la loi Thévenoud encadrant l'activité des VTC et taxis n'avaient pas été publiés. UberPOP, qui met en relation des passagers et des automobilistes qui ne sont pas chauffeurs professionnels, a été ajouté en février à l'offre commerciale parisienne d'Uber, plateforme électronique disponible sur smartphone qui sert d'intermédiaire entre clients et chauffeurs de VTC. "C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase", s'est insurgé le président de Taxis de France, Ibrahima Sylla.

La décision du tribunal est d'autant plus incomprise que Uber est sur la sellette dans d'autres pays. UberPOP a été interdit par un juge en Espagne pour concurrence déloyale, au lendemain d'une décision identique aux Pays-Bas et de l'interdiction à New Delhi de toutes les sociétés de voiturage utilisant une application mobile. En Europe, les autorités danoises et norvégiennes ont déposé plainte contre la société présente dans plus de 250 villes et 50 pays, et celles de la région de Bruxelles ont l'intention de saisir la justice.

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