Cet article date de plus de trois ans.

Corse : à la rencontre d'un marchand ambulant, pour les anciens des villages

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Corse : à la rencontre d'un marchand ambulant, pour les anciens des villages
Corse : à la rencontre d'un marchand ambulant, pour les anciens des villages Corse : à la rencontre d'un marchand ambulant, pour les anciens des villages (FRANCE 2)
Article rédigé par France 2 - O.Lenuzza, R.Mathé, S.Ripaud
France Télévisions
France 2

En Corse, un jeune marchand ambulant a fait le choix de maintenir le lien avec les villages les plus isolés de son île. Depuis quatre ans, sur les traces de son père, il part à la rencontre des habitants. 

La tournée des anciens des villages par les marchands ambulants est une tradition hors du temps, perpétuée par un jeune homme de 27 ans. Petru Bracci est à la tête d'une boulangerie. Ce matin-là, il abandonne ses salariés et ses baguettes, muni d'une centaine de kilos de fruits et légumes, qu'il va livrer. Il met un point d'honneur à suivre les pas de son père. "Quand lui tournait, (…) l'hiver il tournait à cinq jours par semaine, et l'été c'était quasiment sept. Moi je suis à deux jours par semaine", confie-t-il.

Après 60 kilomètres, il atteint le premier village, pour servir la première des fidèles. "J'ai connu son papa. Et son papa était fatigué, donc il a laissé la suite au fils", explique la cliente. Pour un peu moins de 34 euros, un autre habitué repart avec des tomates, des pommes, des poireaux, des fraises et un bouquet pour la soupe. 

"Il ne faut pas être égoïste" 

Au fil des années, le parcours a changé. "Avant, c'était que des endroits où on s'arrêtait. Y'avait peut-être dix arrêts. Maintenant y'en a plus que deux, du fait que les maisons se vident", indique Petru Bracci. "Les vieilles personnes peuvent rester à domicile. Il suffit d'avoir les soins, le médecin, et si y'a les marchands ambulants, on peut vivre en autonomie sans aucun problème", indique une cliente, qui prévient : "Sans eux, la vie se perdra totalement"

Lors du premier confinement, les villages avaient retrouvé leurs habitants. Depuis, les maisons se sont vidées et le chiffre d'affaires a chuté. "Dans les 50 ou dans les 60%, au moins", estime Petru Bracci. En l'espace de quatre heures, il ne traversera que quatre communes, pour servir une dizaine de clients. "Il ne faut pas être égoïste. Il ne faut pas se dire : 'parce que je ne gagne plus ma vie comme je la gagnais avant, j'abandonne tout et je vous laisse tomber'", estime le marchand ambulant

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.