Centre nucléaire cherche 4 000 autocuiseurs
Le site du Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives de Valduc (Côte-d'Or) a lancé un appel d'offres pour ces récipients destinés à stocker des "matériaux sensibles".
L'appel d'offres est troublant provenant d'un centre consacré à la recherche nucléaire. Le site du Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) de Valduc (Côte-d'Or) cherche à acheter 4 000 autocuiseurs en acier inoxydable, et ce n'est pas pour son restaurant d'entreprise.
Dans l'appel d'offres consultable sur internet, le CEA précise que ces ustensiles de cuisine devront garantir "un niveau de sûreté et de confinement parfaitement maîtrisés" et seront "destinés au transport de matériaux sensibles". "Du plutonium, du tritium ou de l'uranium ?" Sur France Info, Alain Caignol, membre de la Seiva, s'interroge. L'association indépendante dont il est membre est chargée d'évaluer l'impact de la base de Valduc sur l'environnement. Si ses activités sont classées secret-défense, on sait en revanche qu'elle fabrique certains éléments des bombes nucléaires.
10 000 cocottes achetées en 50 ans
Dans le secteur du nucléaire, cet achat n'a rien d'étonnant. Stocker des matériaux radioactifs dans des autocuiseurs est approuvé par l'Autorité de sûreté nucléaire défense. Dans Le Parisien, François Bugaut, directeur du CEA de Valduc, admet que près de 10 000 cocottes ont déjà été achetées en 50 ans.
Alain Houpert, président de la Seiva, sénateur UMP des Côtes-d'Or et ancien radiologue, ne s'étonne pas vraiment sur France Info : "On peut fabriquer des contenants de radioprotection, mais qui coûteront une fortune, et qui ne seront pas mieux que l'autocuiseur qu'on trouve dans le commerce. Tous les établissements nucléaires font ça dans le monde entier."
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