Bayrou repousse les avances de Sarkozy et Hollande
Lors d'un meeting à Tours vendredi soir devant quelque 1 200 personnes, le candidat du Modem a ironisé sur l'"extraordinaire bienveillance (...) venant de droite et de gauche", dont il a fait l'objet ces derniers jours. FTVi revient sur la manière dont il est courtisé.
"J'ai observé naturellement que ces derniers jours, ces dernières heures, il y avait autour de nous une extraordinaire bienveillance, sympathie, gentillesse, admiration, venant de droite et de gauche", s'est amusé François Bayrou vendredi 13 avril lors d'un meeting à Tours devant quelque 1 200 personnes. "Alors, je suis venu à Tours, région Centre, pour vous dire une chose très simple : (...) je ne suis nullement décidé à préparer une manœuvre dans le cas du deuxième tour Sarkozy-Hollande", a-t-il poursuivi, repoussant ainsi les avances des candidats UMP et PS. Le candidat du Modem est pourtant très courtisé par les deux partis.
FTVi revient sur l'offensive de charme lancée sur François Bayrou.
• Nicolas Sarkozy évoque "une proximité" avec le candidat du Modem
"François Bayrou considère que la réduction des déficits, c'est une priorité. Vous me dites : 'est-ce que je suis d'accord ?' Oui. La meilleure preuve, c'est que nous la mettons en oeuvre", a déclaré le président candidat dans un entretien à 20 minutes publié vendredi.
Nicolas Sarkozy a ainsi souligné "une proximité" entre François Bayrou et lui "sur l'équilibre des finances publiques". Dans ce même entretien, le chef de l'Etat s'est également dit ouvert à la reconnaissance du vote blanc, une autre des propositions du candidat centriste.
Jeudi soir, Nicolas Sarkozy a promis dans l'émission "Des paroles et des actes" sur France 2 de proposer aux Français "un grand rassemblement de l'unité nationale". Le candidat du MoDem, lui, a refusé de se prononcer sur ses intentions pour le second tour, estimant que ce serait "accepter le principe du deuxième tour écrit à l'avance". Il a même pris soin d'éviter le candidat UMP à la sortie de l'émission.
• Alain Juppé et Valérie Pécresse le voient en Premier ministre
Plus direct, le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, a assuré dans une interview accordée au Figaro Magazine et publiée mercredi, que le leader centriste pourrait "sûrement" être le prochain chef de gouvernement, si le président candidat est réélu.
"Il n'est pas socialiste, et ce qu'il propose est aux antipodes de ce que propose François Hollande. Il est aujourd'hui critiqué vis-à-vis de Nicolas Sarkozy, mais c'est le jeu de la campagne électorale. J'espère qu'au second tour, il retrouvera sa famille", a détaillé Alain Juppé.
Quant à Valérie Pécresse, elle a réaffirmé vendredi, dans "L'Emission politique" des sites L'internaute et Le Journal du Net, que François Bayrou ferait "un très bon Premier ministre" de Nicolas Sarkozy. Fin mars, la ministre du Budget et porte-parole du gouvernement avait déjà dit que "tout était possible" sur ce sujet.
• "Hollande et Bayrou se connaissent bien", souligne Pierre Moscovici
Si François Hollande ne s'adresse pas directement à François Bayrou, Pierre Moscovici, le directeur de campagne du candidat socialiste, prend lui le soin de ne fermer aucune porte. Interrogé par le JDD qui publie l'entretien vendredi, il a affirmé que certains thèmes rapprochent les deux candidats.
"François Hollande et François Bayrou se connaissent bien (...) mais n'ont pas [toujours] les mêmes options politiques (...). En revanche, sur [des] thèmes, comme la moralisation de la vie politique ou la conception de la République, il me semble que ce qu'exprime François Bayrou est plus proche de François Hollande que de Nicolas Sarkozy", a estimé Pierre Moscovici.
François Bayrou a récemment confié avoir longuement discuté, avant la campagne, avec François Hollande avec lequel il se disait alors "compatible", "en harmonie". Mais il a avoué avoir été déçu depuis la primaire socialiste par ses promesses électorales "irréalistes".
A 10 jours du premier tour, quatre électeurs de François Bayrou sur dix se reporteraient sur François Hollande au second tour, selon plusieurs études. Mais les reports vers Nicolas Sarkozy se sont redressés dernièrement.
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