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A Pau, vivre dans "la rue qui pue", c'est "comme marcher tous les jours sur un trottoir couvert de crottes de chien"

A Pau, des habitants de la rue Henri-d'Albret se plaignent de l'odeur dégagée par les fruits des ginkgos bilobas tombés sur les trottoirs.

Article rédigé par Camille Caldini
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Les ginkgos bilobas de la rue Henri-d'Albret, sur Google Streetview, en juin 2014. (GOOGLE STREETVIEW)

"Chaque année, à l'automne, c'est pareil, et ça dure jusqu'en décembre." Emmanuel Machy vit rue Henri-d'Albret, à Pau (Pyrénées-Atlantiques), la "rue qui pue" ou "la rue caca", comme l'ont surnommée les riverains. Chaque automne, les fruits de la vingtaine de ginkgos bilobas qui bordent la chaussée tombent et dégagent une odeur "infecte", raconte Emmanuel Machy à francetv info, jeudi 12 novembre.

Tout le monde n'est pas aussi embarrassé par cette odeur. Laurence Fernandes, par exemple, "trouve que ça ne sent pas très bon, mais ça n'arrive qu'une fois par an, alors ce n'est pas si grave". Mais pour d'autres, c'est simplement "l'horreur""Ça sent le vomi, l'urine humaine, c'est difficile à décrire, poursuit Emmanuel Machy, c'est un peu comme les épandages dans les champs, ou comme si vous deviez marcher tous les jours sur un trottoir couvert de crottes de chien." Pour sa voisine, Pascale G., "ça sent carrément la merde". "Ils sont magnifiques, mais dès qu'on passe dans la rue, c'est horrible", dit-elle.

Comme "une confiture très collante"

Car les fruits des ginkgos bilobas, une fois écrasés au sol, "forment comme une confiture très collante sur les trottoirs, et on ramène ça dans les appartements sous nos semelles", se plaint Emmanuel Machy. Et s'il ouvre ses fenêtres, "dès qu'il y a un petit vent dans le mauvais sens", l'odeur "pestilentielle" s'invite aussi. En outre, il trouve dangereux que les trottoirs restent couverts de cette pâte odorante, "car au bout d'un moment, ça devient très glissant, surtout en bas de la rue, où il y a peu de soleil".

Même les chauffeurs de bus s'en plaignent, parce que les chaussures des passagers sentent.

Emmanuel Machy

francetv info

"On pourrait au moins récupérer les fruits avec des filets de rétention, suggère Emmanuel Machy. C'est une plante médicinale et je vois parfois des gens qui ramassent les fruits tout juste tombés dans des petits paniers." Le ginkgo aurait entre autres des vertus anti-oxydantes.

Les services de la mairie assurent avoir balayé régulièrement, mais rien n'y fait, les petites prunes tombent par centaines. Et pas question d'abattre les ginkgos. "Il paraît que c'est le Japon qui a offert ces arbres", croit savoir Pascale G. Et ils ne risquent pas de tomber malades. On ne leur connaît aucun parasite et il s'agirait de l'une des rares espèces à ne pas avoir souffert de l'explosion de la bombe atomique, à Hiroshima, en 1945.

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