Défilé du 14-Juillet : embarquez dans le premier char d'assaut de l'armée française
Des chars, des canons et des camions ayant servi en 1917 pendant la Première Guerre mondiale vont défiler pour le 14-Juillet sur les Champs-Élysées à Paris. franceinfo a pu monter à bord du premier char d'assaut de l'armée française.
Ils sont centenaires et sont mis à l'honneur pour le traditionnel défilé du 14-Juillet à Paris. Des chars, des canons et des camions qui ont servi en 1917 pendant la Première Guerre mondiale vont parcourir les Champs-Élysées. Ils seront exposés en parallèle des matériels actuels, afin de souligner les évolutions technologiques. franceinfo a pu embarquer à bord du premier char d'assaut de l'armée française, le dernier exemplaire du char Schneider CA1.
Un engin blindé et chenillé
Le gros moteur ronflant, aux cylindres apparents et parfois fumants, trône au centre du petit habitacle. Dans cette pièce de 80 centimètres de hauteur, six soldats s'entassaient il y a 100 ans. "Attention, ici, c'est bouillant", prévient Alexandre, les yeux rivés sur l'étroite lucarne placée à l'avant. Dans une odeur d'huile et de pétrole, il s'échine sur les deux leviers de commande : "C'est assez épuisant. Il doit faire 45-50 degrés. C'est physique avec les vibrations, la chaleur, le bruit et la conduite parce qu'il faut vraiment tirer très fort." En tirant très fort, Alexandre actionne les chenilles.
Ce dispositif articulé est considéré comme la grande avancée de ce premier char d'assaut de l'armée française. Le lieutenant-colonel Pierre de La Barreyre, conservateur du Musée des blindés, explique que ce modèle s'est largement inspiré de tracteurs agricoles d'origine américaine qui "avaient été importés en France avant la guerre, et qui ont servi de base pour les études sur les chenilles des blindés".
Un nez pour détruire les fils barbelés
À l'époque, le char Schneider était plus communément appelé "Schneidre". Cette prononciation sonnait plus français, pour cet engin conçu pour avancer vers les tranchées allemandes, à travers un terrain truffé de trous d'obus et de barbelés.
Vu de l'extérieur, il ressemble à une boîte métallique rivetée, avançant au maximum à 5 km/h. Un petit canon est positionné à l'avant de l'appareil, ainsi que deux mitrailleuses sur les côtés. L'engin possède également un nez en forme d'éperon : "c'est une sorte de proue qui ne fend pas les eaux, mais qui fend les fils de fer barbelés du champ de bataille, explique le lieutenant-colonel Pierre de La Barreyre. Cela permet en fait de faciliter la progression de l'infanterie. Plus l'infanterie pourra aller rapidement, moins elle sera sous des tirs ennemis."
Premier déplacement désastreux en 1917
Le 16 avril 1917, pour la première sortie des "Schneidre", 82 chars ont été positionnés sur le Chemin des Dames. Cette opération n'a pas été "une grande réussite", d'après le lieutenant-colonel Pierre de La Barreyre : "Il y a eu environ 50% de perte de véhicules, tombés en panne ou autre, et 15% de décès. Les observateurs les ont vu arriver et ont réglé les tirs d'artilleries." En fait, le blindage laisse passer les balles, et le réservoir de carburant, à l'avant, est vulnérable. Ces défauts ont été corrigés sur les versions suivantes, mais le char "Schneidre" n'a pas survécu après la Première Guerre mondiale.
Le char Schneider du musée des blindés de Saumur de retour à Berry-au-Bac cent après l'offensive du #ChemindesDames #centenaire #Aisne #WW1 pic.twitter.com/0rUTTqYPF1
— Chemin des Dames (@Aisne1418) 21 mai 2017
100 ans plus tard, le char Leclerc, trois fois plus lourd, roule 15 fois plus vite et tire sept fois plus loin. Il offre aussi la direction assistée et l'air climatisé.
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