Feuilleton 3/5 : "Les secrets des cartes"

Les techniciens de l'IGN vont sur le terrain pour répertorier les nouveaux bâtiments, l'allongement des routes, une nouvelle plantation. Des renseignements qui seront tres utiles.

Des regards concentrés, des articles épinglés au mur. Des journaux épluchés chaque jour. Ce lieu pourrait être une rédaction d'un quotidien, voire un commissariat de quartier. Nous sommes pourtant ici à Saint-Mandé, au siège de l'IGN. Au travail, les collecteurs, qui sont des enquêteurs cherchant des informations précises, nécessaires à la fabrication des cartes. Celui-ci s'occupe du département de l'Oise. Ce jour-la, un article l'intéresse particulièrement dans ce journal.

Il y a sûrement un projet de rénovation d'un quartier. Compiègne est une ville qui bouge beaucoup.

Il décide de se renseigner directement auprès de la mairie.

J'ai vu dans le journal qu'il y avait un projet de rénovation. Vous pouvez me confirmer qu'il s'agit d'un projet réel ?.

Oui, mais ça reste à l'état de projet. On a d'autre part une nouvelle zone d'activité.

Son travail consiste à recenser et mettre à jour le nom des rues, les nouveaux bâtiments., tout ce qui se trouve sur une carte. Il dispose des images aériennes, mais la photo ne suffit pas.

On ne peut pas connaître le nom de la rue. Il faut donc le demander, aller sur place. On croit que ce qu'on voit.

Muni d'appareils électroniques, il part sur le terrain, à Compiegne. A Saint-Léger-en-Yvelines en région parisienne, Pierre, un passionné de cheval et de cartographie, retrouve des collègues de son association. Ils préparent ensemble la Trans'Yvelines, une randonnée à cheval prévue pour le mois de juin.

La "Route aux vaches" est là. C'est un endroit magnifique.

Des réunions importantes pour tracer les chemins de la randonnée. Pour ces passionnés, lire une carte reste un plaisir partagé.

Ça devient vite passionnant. J'adore regarder une carte. Tout ce qu'il y a sur la carte, on le voit en vrai autour de nous. On voit les plaines, les forêts, les parcelles dessinées. Avant, je ne savais pas me servir d'une carte. Je ne sais toujours pas les plier.

Autre problème, la mise à jour des données. Facile sur l'Internet, mais plus compliqué avec une carte papier. Des informations datent souvent de plusieurs années.

J'ai fait une rando avec une carte, et quand on n'est pas du coin, on est vite sorti des cartes parce que les chemins sont fermés.

On se retrouve devant une barrière impossible de passer, et ce n'est pas marqué sur la carte.

C'est pour éviter cela que les agents de l'IGN vont sur le terrain. A Compiègne, David et son collègue arpentent les rues des quartiers tout juste sortis de terre.

Il y a une allée là. Je ne l'ai pas.

Moi non plus.

Un peu plus loin, un chemin n'étant pas sur la carte actuelle. Surprise, l'allée n'est pas un petit chemin, mais un passage de plusieurs dizaines de mètres.

La croix que vous voyez, c'est là où l'on se trouve.

Il doit le recenser à l'aide de ses instruments. _Bip, bip, bip.

Parfait. Je suis parti de la main pour aller jusqu'à la croix.

Cette nouvelle voie est maintenant référencée à l'IGN, mais le travail sur le terrain est sans fin.

Quand on déplie une carte de Compiègne par exemple, ce n'est jamais totalement à jour. C'est impossible. Pour la carte, il y a un délai d'environ 5 ans entre deux éditions.

Demain, David a rendez-vous à la mairie de Compiègne, pour aborder les risques d'inondations.