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Feuilleton 2/5 : les merveilles du Taj Mahal

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Article rédigé par franceinfo
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Suite de notre feuilleton sur les plus beaux monuments du monde. Aujourd'hui le Taj Mahal. Un mythe raconte qu'il devait y avoir un édifice jumeau, mais noir, et qu'on a coupé les mains des architectes pour qu'ils ne puissent pas le construire. Quant aux deux amants, sont-ils réellement enterrés sous le mausolée? Le monument est-il en danger.

Comme souvent en Inde, il est d'abord question d'une rivière. Comme souvent dans l'hindouisme, elle est à la fois destructrice et salvatrice. La Yamuna détient la clef de mystères entourant le Taj Mahal. Elle porte en elle la menace de sa destruction. Elle coule au pied du mausolée qui, de l'autre côté, s'étale sur un long jardin. On s'est longtemps interrogé sur ce qui avait poussé les architectes mongols, obsédés de symétrie, à un tél écart. La réponse populaire est qu'un Taj Mahal noir devait être érigé en face. Nous avons rendez-vous sur l'autre rive.

Par ici nous accédons au jardin où est né le mythe du Taj Mahal noir.

Cet historien et archéologue a consacré sa vie à débusquer les légendes du Taj. Il est responsable des fouilles réalisées aux abords du mausolée, notamment dans le jardin de la Lune.

Ce jardin estjuste en face. Pour vérifier la légende, nous avons fait des fouilles. A l'époque, le bassin était rempli d'eau. La face ombragée du Taj Mahal s'y reflétait les nuits de pleine lune. C'est de là que vient la légende.

Pas de Taj Mahal noir. Pas non plus d'architectes auxquels on aurait coupé les mains.

Ils étaient surpayes et refusaient d'autres commandes en disant : "nous avons les mains liées". Ce que certains traduisent en disant que l'empereur leur a fait couper les mains, pour éviter qu'ils ne reproduisent le monument ailleurs.

Derrière ces légendes, les récits fantaisistes des premiers explorateurs, notamment des Français Comment ne pas céder aux élans lyriques devant une telle merveille.

Rarement la nature et l'art se sont aussi bien unis.

Aujourd'hui, un milliard d'âmes maintiennent en vie la légende. Comme tous les soirs, nous retrouvons sur scène notre comédien. Il endosse le rôle de l'empereur fou d'amour qui fit bâtir le mausolée pour sa bien aimée.

Les gens viennent voir le monument, et sont frappes par sa grandeur, sa magnificence. Ici, nous donnons à voir l'autre facette. Derrière, il y a une histoire d'amour entre deux êtres vulnérables Il s'agit d'émotion, de fragilité de la vie, pas que de marbre.

Le Taj est vulnérable. Il s'enfonce et tremble. Des fissures sont apparues : la Yamuna est à l'oeuvre. Ou plutôt, elle ne joue plus son rôle. Le fleuve meurt. Ce n'est pas la faute des dobbies qui lavent le linge de toute la ville depuis des générations. Que de New Dehli qui, en amont, rejette ses eaux usées. Uassèchement du fleuve pourrait être fatal au Taj d'ici 5 à 10 ans.

Si la rivière disparaît, les fondations, qui sont en bois, cesseront de recevoir l'humidité dont elles ont besoin. Elles se briseront et s'écrouleront. Autrefois, la rivière regorgeait de poissons, de tortues. Enfant, on faisait du bateau. Désormais, c'est impossible. Je me sens impuissant, incapable de ramener ma rivière a la vie.

L'empereur Shâh Jahân croyait avoir tout prévu pour convoler avec sa belle vers l'éternité. Notre guide voulait nous montrer les dernières ruses du monument.

Si vous regardez bien, les minarets penchent déjà vers l'extérieur. C'est prévu pour qu'en cas de tremblement de terre, le mausolée ne soit pas abîmé. Si les minarets tombent, ils ne s'écrouleraient pas sur le Taj.

Ils penchent désormais vers l'intérieur et menacent le saint des saints. Des millions de visiteurs se pressent pour se recueillir ou pour prendre une photo volée des tombes des deux amants. Ils lignorent, mais elles sont vides. Les corps des amoureux reposent dans un caveau secret, interdit d'acccès que nous parviendrons peut-être à pénétrer.

le feuilleton est signe Pierre Monegier, Dominique Marotel, Nida Guinard et Julien de Saint-Phalle. La suite, demain.

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