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Festival de Cannes : clap de fin après la présentation d'un dernier film, choc artistique

Le jury du 70e Festival de Cannes annonce son palmarès dimanche, au lendemain de la présentation du film de Lynne Ramsay, "You were never really here", qui a marqué critiques et journalistes.

Article rédigé par Thierry Fiorile, franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
L'actrice Ekaterina Samsonov, la réalisatrice Lynne Ramsay, les acteurs Joaquin Phoenix et John Doman pour le dernier film en compétition présenté : "You Were Never Really Here" (MAXPPP)

La planète cinéma se met en pause dimanche 28 mai, alors que le jury de Pedro Almodovar fait son choix dans la plus grande discrétion. Il annoncera en soirée les récompenses du 70e Festival de Cannes. C'est le clap de fin sur une édition anniversaire dont on a longtemps dit qu’elle manquait de surprises, or le dernier film présenté en compétition, sur le plan formel, est un choc artistique qui rappelle que le cinéma est un art.

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La bonne surprise du final

Le film You were never really here de Lynne Ramsay est un exercice de style parfaitement maîtrisé. Sans maniérisme, la réalisatrice écossaise parvient à créer des images picturales nouvelles, même si elles renvoient à Quentin Tarantino, David Lynch ou Stanley Kubrick. Le scénario du 19e et dernier film montré en compétition, samedi, penche vers Taxi Driver. Joe, Joaquin Phoenix, vétéran de la guerre d’Irak, barbu, gras et musclé, loue ses talents de tueurs pour sauver des enfants.

En arrachant des griffes d’un réseau de prostitution pédophile une gamine fille de sénateur, en fracassant des cranes à coup de marteau, le héros s’attire énormément d’embrouilles, mais la bête a un cœur d’ange et Lynne Ramsay traite la violence hors champ.

J’aime l’expérience du cinéma et l’idée que plusieurs voix racontent l’histoire de différentes façons.

Lynne Ramsay, réalisatrice

à franceinfo

"On voit les choses a posteriori donc avec de la distance. En représentant la violence, j’ai tout fait pour éviter les clichés. J’ai voulu faire différemment parce que je pense que je ne ferai jamais aussi bien que ceux qui m’ont précédée", déclare la réalisatrice, révélée en 2011 par son film We need to talk about Kevin.

Un choix 2017 sans évidence 

Il n'y a pas de grand favori cette année à Cannes, mais plusieurs films sortent du lot : 120 battements par minute de Robin Campillo, Faute d’amour d’Andreï Zviaguintsev, Vers la lumière de Naomi Kawase et The square de Ruben Östlund. En revanche, beaucoup de déception chez Michael Haneke, Sofia Coppola et Fatih Akin. Pour les prix d’interprétation, le jeu des pronostics est encore plus risqué, mais on peut citer Robert Pattinson dans Good Time des frères Safdie, Zsombor Jéger dans La Lune de Jupiter et Nahuel Perez Biscayart dans 120 battements par minute. Du côté des actrices, reviennent les noms de Nicole Kidman dans Mise à mort du cerf sacré de Yorgos Lanthimos, Marine Vacth dans L’amant double de François Ozon et Maryana Spivak dans Faute d’amour

Paroles de critiques à l'heure du bilan

Le 70e festival est-il si moyen qu’on le dit ? Les avis des critiques divergent. Justement, David Rooney, du puissant magazine américain Hollywood Reporter apprécie le contraste des réactions. Fidèle à Cannes depuis 25 ans, il livre ses impressions avec du recul. 

La compétition a été vraiment intéressante car elle a polarisé les opinions. Certains films ont eu des défenseurs passionnés, en même temps que des critiques acharnées. C'est le cas chaque année, mais peut-être pas à ce point dans toute la compétition.

David Rooney, pour le magazine Hollywood Reporter

Le critique américain dit avoir aimé Good Time des frères Safdie. "C'est un super retour vers les films de genre américains des années 1970", juge-t-il. 

Hubert Niogret de la revue Positif, se montre beaucoup moins convaincu. En premier lieu, il n'a pas totalement adhéré à la programmation. Le critique aurait apprécié que le film de Laurent Cantet, L'atelier, qu'il juge "remarquable", participe à la compétition majeure, alors qu'il figure dans la sélection "Un certain regard". Le bilan qu'Hubert Niogret tire de de l'édition cannoise 2017 le laisse sur sa faim.

Il y a eu des cinéastes importants qui ont déçu et il n'y a pas eu une révélation, celle d'une réussite majeure ou d'un film qui vient de nulle part.

Hubert Niogret, revue "Positif"

Le 70e Festival de Cannes annoncera son palmarès à partir de 19h15. La Palme d'or 2016 avait été décernée à Moi, Daniel Blake de Ken Loach

Festival de Cannes : clap de fin après la présentation d'un dernier film, choc artistique - un reportage de Thierry Fiorile

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