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Mort de Nahel : "Inévitablement, le Festival d'Avignon sera marqué par des réactions et des réflexions suscitées par cette tragédie", indique son directeur Tiago Rodrigues

Le Festival d'Avignon s'ouvre ce mercredi dans le contexte de violences urbaines, un peu plus d'une semaine après la mort du jeune Nahel. C'est "une fête civique qui interpelle le monde, qui parle du monde et qui parlera sûrement du contexte actuel", estime le nouveau directeur du Festival d'Avignon.
Article rédigé par franceinfo
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Tiago Rodrigues, président du Festival d'Avignon, était l'invité de franceinfo le 5 juillet 2023. (HIELY CYRIL / MAXPPP)

"Inévitablement, cette 77e édition du Festival d'Avignon sera marquée par des réactions et des réflexions suscitées par cette tragédie", a indiqué mercredi 5 juillet sur franceinfo Tiago Rodrigues, nouveau directeur du Festival d’Avignon quelques jours après les émeutes déclenchées par la mort du jeune Nahel. Le plus grand festival de théâtre au monde ouvre dans la soirée du mercredi 5 juillet avec "Welfare", la pièce de Julie Deliquet. Elle sera la deuxième femme à mettre en scène dans la prestigieuse Cour d’honneur du Palais des papes. "On essaie en 2023 d'être à la hauteur et de récupérer un certain retard historique au niveau de la parité", a-t-il expliqué.

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franceinfo : Est-ce que les violences urbaines vous inquiètent alors que le Festival d'Avignon ouvre ce mercredi soir ?

Tiago Rodrigues : On a en premier une inquiétude pour l'état social de la France. Je voudrais profiter pour dire que le Festival d'Avignon envoie ses condoléances à la famille et aux proches du jeune Nahel. Bien sûr, nous espérons un contexte d'apaisement qui permette que la culture et les arts reprennent leur place vitale aussi comme contribution à la cohésion sociale. Le festival démarre avec la responsabilité d'être aussi une réponse. Inévitablement, le Festival d'Avignon est un espace de débats, un espace qui parle profondément de la société, ça veut dire aussi de l'actualité. Inévitablement, cette 77e édition du Festival d'Avignon sera marquée aussi par des réactions et des réflexions suscitées par cette tragédie et aussi par les symptômes du malaise social qu'on vit aujourd'hui en France.

Avez-vous prévu des moyens de sécurité supplémentaires ?

En termes de sécurité, on travaille avec les services de soins et de sécurité pour que l'expérience des festivalières et festivaliers se fasse en toute sécurité. C'est une fête civique, une fête des Arts vivants. C'est vraiment une fête, mais c'est aussi une fête civique qui interpelle le monde, qui parle du monde et qui parlera sûrement du contexte actuel.

"Welfare", le spectacle de Julie Deliquet ouvre le festival dans la Cour d'honneur du Palais des Papes. Vous avez tenu que ce soit une femme qui ouvre cette édition ?

Il faut se battre pour la parité. Mais le choix de Julie Deliquet pour ouvrir cette édition du Festival d'Avignon est un choix artistique. Julie a été invitée à ouvrir cette édition parce qu'elle est une grande artiste. Après, bien sûr, on était très heureux de comprendre que le fait de choisir une deuxième femme française de théâtre à ouvrir ce festival depuis 1947, nos choix artistiques étaient en corrélation avec des principes et des valeurs importants comme la parité pour lesquels le Festival d'Avignon se bat.

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Plus généralement, 55 % des pièces programmées à Avignon cette année sont dirigées par des femmes, c'est seulement 38 % sur l'année dans tout le pays en France. Comment expliquez-vous ce déséquilibre ?

C'est le déséquilibre qui correspond à une société qui n'est pas encore paritaire. On essaie de contribuer avec un travail important pour les Arts vivants et le secteur culturel. Le Festival d'Avignon avec son prestige, son rayonnement, son histoire est en lieu modélisant qui donne en exemple. On veut être clair sur le principe de la parité, mais aussi sur la diversité sociale, la diversité ethnique, l'accès à la jeunesse. Il y a des valeurs et des principes républicains démocratiques qui font partie du code génétique du Festival d'Avignon. On essaie en 2023 d'être à la hauteur et de récupérer un certain retard historique, par exemple au niveau de la parité.

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