Ouvrir le Festival d'Avignon est "très émouvant", confie la metteuse en scène Julie Deliquet
"Ça me paraît fou", réagit mercredi 5 avril sur franceinfo la metteuse en scène Julie Deliquet, qui va inaugurer le Festival d'Avignon en juillet, devenant l'une des rares femmes à le faire en 77 ans avec les légendaires Ariane Mnouchkine ou Pina Bausch. Julie Deliquet va mettre en scène Welfare, d’après Frederik Wiseman.
"On est obligé d'y penser", reconnaît Julie Deliquet qui souligne y avoir également "pensé" lors de la deuxième Palme d'or féminine décernée lors du Festival de Cannes à Julia Ducournau en 2021, 28 ans après celle attribuée à Jane Campion, deux Palmes d'or en 74 ans de Festival. "On sent évidemment que les grandes thématiques qu'a exposé Tiago Rodrigues", le directeur du Festival d'Avignon, "vont avec le symbole", souligne la metteuse en scène qui pointe également "l'art populaire qui rassemble toutes et tous".
Une "expérience humaine qui est démesurée"
Ouvrir le Festival d'Avignon est "très émouvant", reconnaît la metteuse en scène. "C'est comme si tout ce travail un peu secret qu'on mène depuis de longues semaines et de longs mois", aboutissait à "une sorte de jour J qui acte un autre moment du travail." Julie Deliquet vante "une histoire de collectif, de collaboration entre les gens, entre les lieux. C'est ça qui est particulièrement émouvant pour moi aujourd'hui".
Mettre en place son spectacle Welfare dans la Cour d'honneur du Palais des papes est une "expérience humaine qui est démesurée", selon la metteuse en scène. Mais cela va "avec la problématique de l'œuvre de Frédéric Weizmann", réalisateur du documentaire qu'elle a adapté pour le théâtre. "L'humain est petit face à la difficulté du monde. Il suffit qu'il soit en lien avec l'autre et quelque chose se crée, quelque chose peut s'inventer."
Julie Deliquet a "la sensation qu'il y aura une mise en abyme entre la difficulté d'être à hauteur d'homme et de femme dans le grand. Il va nous arriver de convoquer ces thématiques-là, avec les dimensions de la Cour d'honneur et avec ce que ça raconte aussi politiquement du théâtre". Le lieu inventé par Jean Vilar n'est pas "un lieu fait pour le théâtre" mais il met "tout d'un coup, le théâtre au centre de la cité, tout comme le documentaire de Frédérik Wiseman met ce centre social au cœur même des problématiques des grandes problématiques de nos sociétés contemporaines".
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