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Véhicules incendiés à Chenôve : "Il est plus qu'urgent que l'Etat, le gouvernement, le président de la République donnent un signal fort en matière de maintien de l'ordre républicain"

Thierry Falconnet, le maire de Chenôve, dans la banlieue de Dijon, affirme sur franceinfo que 18 véhicules ont été incendiés dans la nuit de lundi à mardi.

Article rédigé par franceinfo
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Des genarmes tentent d'éteindre des objets en feu dans le quartier des Grésilles, à Dijon, le 15 juin 2020. (PHILIPPE DESMAZES / AFP)

"Il est plus qu'urgent que l'Etat, que le gouvernement, que le président de la République donnent un signal fort en matière de maintien de l'ordre républicain", dénonce mardi 16 juin sur franceinfo Thierry Falconnet, le maire de Chenôve, dans la banlieue de Dijon, où il affirme que 18 véhicules ont été incendiés dans la nuit de lundi à mardi. Le secrétaire d'Etat Laurent Nuñez est à Dijon mardi matin, après de nouveaux affrontements dans la préfecture de Côte-d'Or.

franceinfo : Comment expliquez-vous ces incendies de véhicules dans votre commune ?

Thierry Falconnet : Malheureusement, cette situation n'est pas nouvelle. C'est un nouvel épisode, mais cette situation n'est pas nouvelle. L'an dernier, Chenôve a été l'objet de violences urbaines pendant près de six mois, comme c'est le cas régulièrement dans de nombreuses communes en France. (…) L'année dernière, nous avons lancé un appel national des maires pour vivre en paix dans nos communes, qui a été repris par plusieurs associations d'élus, par de nombreux collègues de toutes sensibilités politiques, et ce que nous disons, c'est que nous manquons dans nos territoires de moyens humains. Nous manquons de policiers, nous manquons de la police de proximité, nous manquons de magistrats pour que la justice soit rendue rapidement, nous manquons d'éducateurs spécialisés et surtout, nous manquons d'une volonté politique forte à l'échelle nationale pour que la loi républicaine soit respectée dans nos territoires vulnérables. Cette loi républicaine, qui doit protéger les citoyens, et notamment les plus faibles d'entre eux. On ne parle pas de laxisme de l'Etat. On parle simplement de la responsabilité de l'Etat de faire appliquer la loi partout sur le territoire national.

Que doit faire l'Etat pour lutter contre ces violences, selon vous ?

Il faut travailler sur ces phénomènes de manière plus profonde. Nous assistons à la recrudescence d'incivilités, d'actes délictueux, à la banalisation de l'économie parallèle, la question des rodéos de motos qui a fait la Une de la presse. Que fait l'Etat ? Il est plus qu'urgent que l'Etat, que le gouvernement, que le président de la République donnent un signal fort en matière de maintien de l'ordre républicain, en matière de sécurité publique. Nous ne pouvons pas accepter, avec mes collègues maires, la multiplication de dégradations, de graves violences commises par une minorité agissante qui ne recule plus devant rien, qui n'a plus peur de rien, qui n'a plus peur de la police et qui n'a plus peur de la justice. Ce n'est pas normal.

Demandez-vous un déploiement plus fort des forces de l'ordre dans votre commune ?

Il y a deux choses. D'une part, la ville fait l'effort de recruter des policiers municipaux. Cet été, nous allons déployer tout le dispositif Vacances apprenantes impulsé par le gouvernement. Donc là, on va faire le travail. D'autre part, simplement quelques chiffres. Il y a 15 ans, nous avions 40 fonctionnaires de police affectés au commissariat divisionnaire de Chenôve, aujourd'hui ils sont quatre. Ils sont quatre ! Il n'y a plus de fonctionnaires de police. Il n'y a plus de police de proximité. Il y a quinze ans, nous avions une dizaine d'éducateurs de prévention spécialisée sur le territoire, c'était le département de la Côte-d'Or qui assumait cette mission, aujourd'hui, nous n'avons plus d'éducateur spécialisé sur le territoire de la commune de Chenôve. C'est ça la réalité. Et les communes pallient, mais avec leurs moyens qui ne sont pas en augmentation. Ce que nous demandons, c'est une réaction de l'ensemble des acteurs, une réaction coordonnée pour que nous puissions affronter dans la durée cette situation.

La mise en place d'un couvre-feu pourrait-elle aider à réduire les incivilités et les violences ?

Je suis un maire de gauche et l'année dernière, j'ai pris la décision, en pleine violences urbaines, de mettre le quartier du Mail, le quartier politique de la ville, sous couvre-feu. Aucun moyen supplémentaire n'a été dépêché pour que le couvre-feu soit respecté et j'ai été contraint de le lever parce qu'il ne servait à rien. Tout cela, ce sont des effets d'annonce. Moi, ce que je souhaite avec mes collègues maires, c'est une politique responsable, une politique dans la durée, et qu'on écoute enfin les maires qui défendent au quotidien leurs populations. Les maires, on a su les trouver pendant le confinement, il faudra maintenant leur faire confiance aussi sur ces questions et les entendre et les écouter.

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