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Ce que l'on sait de la disparition du vol MS804 d'EgyptAir

Parti à 23h09 de Paris, l'appareil venait d'entrer dans l'espace aérien égyptien quand il a disparu. Selon les autorités grecques, il s'est abîmé en mer.

Article rédigé par franceinfo
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Un avion de la compagnie EgyptAir sur le tarmac de l'aéroport du Caire (Egypte), le 5 septembre 2013. (MOHAMED ABD EL GHANY / REUTERS)

Un avion d'EgyptAir parti de Paris à destination du Caire s'est abîmé en mer, jeudi 19 mai, entre l'île grecque de Karpathos et les côtes égyptiennes, ont annoncé les autorités grecques. Le vol MS804 avait décollé à 23h09, avec 56 passagers et dix membres d'équipage à bord. "Aucune hypothèse n'est écartée", qu'il s'agisse d'un "accident" ou d'un acte "terroriste", a déclaré le président de la République, François Hollande. 

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Francetv info fait le point sur ce que l'on sait de cette disparition.

Où a-t-il disparu ?

L'Airbus A320 se trouvait à une altitude de 37 000 pieds (11 000 m) quand il a disparu des écrans radars, 16 km après être entré dans l'espace aérien égyptien. L'appareil volait donc encore au-dessus de la mer : il était à 240 km au sud de l'île de Karpathos, selon les autorités grecques.

Dans la zone supposée du crash, les opérations de recherches sont intensives. Mais les informations communiquées par les différents protagonistes diffèrent. Jeudi soir, le président du Comité grec de sécurité aérienne a démenti une précédente annonce de la compagnie égyptienne. Selon lui, les débris retrouvés jusque-là dans la zone proche du point de chute présumé "ne proviennent pas d'un avion". Le président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, a appelé dans la soirée à "intensifier les recherches" pour retrouver "les débris".

Quelles sont les causes de sa disparition ?

Le vol MS804 a soudainement disparu des écrans radars alors que les conditions météorologiques étaient excellentes à l'approche des côtes égyptiennes. Dans la matinée, l'aviation civile grecque a indiqué qu'il n'y avait "pas eu de signal de détresse". Le pilote n'avait signalé "aucun problème" aux contrôleurs aériens grecs lors de sa dernière conversation "à peu près 2h05" (heure de Paris), selon l'aviation civile grecque. Il était même "de bonne humeur et a remercié ses interlocuteurs en grec".

Le fait qu'aucun appel de détresse n'ait été reçu au sol fait dire à Bertrand Vilmer, expert en aéronautique auprès de la cour d'appel de Paris interrogé par francetv info, que l'incident a dû être "extrêmement violent, très soudain".  

Tout en restant prudent, le ministre égyptien de l'Aviation civile a estimé que cette situation pouvait "laisser penser que la probabilité (...) d'une attaque terroriste est plus élevée que celle d'une défaillance technique" pour expliquer sa disparition. "Mais je ne veux pas tirer de conclusions hâtives", a-t-il précisé. Un peu plus tôt, le président français François Hollande avait déclaré qu'"aucune hypothèse" n'était "écartée" ou "privilégiée".

Que sait-on de l'avion ?

L'avion est un Airbus A320. "L'appareil impliqué (...) avait été livré à EgyptAir à la sortie de la ligne de production, en novembre 2003. L'appareil avait accumulé 48 000 heures de vol environ", indique Airbus dans un communiqué.

Ses dernières 24 heures avaient été chargées. Parti d'Asmara, capitale de l'Erythrée, dans la nuit du 17 au 18 mai, l'A320 a atterri au Caire à 06h02, avant d'effectuer un aller-retour entre Tunis et la capitale égyptienne. Il a redécollé direction Roissy à 16h50 et a touché le sol français peu avant 22 heures. Son dernier décollage a eu lieu à 23h09.

 

Où en est l'enquête ?

Le parquet de Paris a ouvert une enquête en flagrance confiée à la gendarmerie des transports aériens, le vol ayant décollé de France. Cette enquête devrait commencer par une audition "de toutes les personnes qui ont approché cet avion" sur le sol français, indique le consultant spécialisé de BFMTV. "Le personnel de l’aéroport, les bagagistes qui ont chargé les bagages à l’intérieur de l’avion... On va fouiller dans la vie de toutes ces personnes", explique-t-il. 

Les autorités françaises ont en outre annoncé que trois enquêteurs et un conseiller technique d'Airbus se rendaient jeudi au Caire pour participer aux investigations.

Les opérations de recherche ont immédiatement débuté dans la zone supposée du crash. Des avions turc, grec et français ainsi qu'une frégate grecque participent à la recherche des débris. Lorsque ceux-ci seront retrouvés, ils devraient permettre d'en savoir plus sur les causes du drame, a indiqué un porte-parole de la Marine française.

Dans ce genre d'opération, "il y a une première phase de recherche en surface de l'avion, des passagers, et puis une phase ultérieure de recherche des débris sous-marins et des boîtes noires pour lesquels on peut faire intervenir des moyens spécialisés comme des sous-marins d'attaque", a précisé ce responsable.

Combien de personnes se trouvaient à bord ?

Soixante-six personnes, dont sept membres d'équipage et trois officiers de sécurité. Parmi les passagers se trouvaient 30 Egyptiens, 15 Français, deux Irakiens, un Britannique, un Canadien, un Belge, un Portugais, un Algérien, un Soudanais, un Tchadien, un Saoudien et un Koweïtien.

L'identité de huit ressortissants français a déjà été révélée. Parmi les victimes se trouvent ainsi un directeur d'usine à Amiens, un couple d'Angevins et ses deux enfants, un homme qui résidait à Nogent-sur-Marne accompagné de son fils, ainsi qu'un photographe originaire d'Evreux.

Quels sont les numéros d'urgence ?

La compagnie a mis en place deux numéros de téléphone : le 08 00 77 77 00 00 depuis une ligne fixe en Egypte, le +202 25 98 93 20 depuis un portable partout dans le monde. Aéroports de Paris a également mis un numéro en place, le 01 48 64 59 59.

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