Un trafic international d'huile de friture usagée démantelé dans le Centre-Val de Loire
Un trafic international d'huile de friture usagée ayant écoulé 385 tonnes de produit pour un préjudice de plus de 460 000 euros a été démantelé jeudi dernier au Gault-Saint-Denis, au sud de Chartres (Eure-et-Loir), annonce ce jeudi la gendarmerie nationale. Le réseau criminel volait de grande quantité d'huile dans des fast-food et des collectivités avant de les envoyer vers les Pays-Bas et les revendre. Quatre personnes ont été mises en examen lundi pour "vols, recels et gestion irrégulière de déchets en bande organisée". Trois d'entre elles ont été placées en détention provisoire.
Tout a commencé à la fin du mois de janvier, lorsque les gendarmeries d'Eure-et-Loir et d'Indre-et-Loire ont été avisées d'une série de vols d'huile de friture usagée et de contenants spécifiques à leur activité de recyclage. "En trois mois, plus de 52 faits avaient été perpétrés" dans des fast-food et collectivités, explique la Gendarmerie nationale dans un communiqué. Les investigations ont permis de mettre en évidence "une structure criminelle qui disposait d’un hangar de stockage à Gault-Saint-Denis où plus d’une dizaine d’utilitaires viennent tous les jours déposer des fûts de 200 litres".
Une enquête sous l'égide d'Europol
Parallèlement, les enquêteurs ont appris que la police belge investiguait également sur une partie de ce réseau sous l'égide d'Europol. Deux autres dépôts ont été identifiés en France, dans les départements de la Gironde et du Nord, ainsi que deux autres en Allemagne, tous gérés par cette même organisation. "En un peu plus de deux mois, 14 transports d’huile sont réalisés depuis le dépôt situé sur la commune de Gault-Saint-Denis à destination des Pays-Bas, ce qui représente 385 tonnes d’huile pour un préjudice de plus de 460 000 euros", précise la gendarmerie.
"Pour mettre fin aux agissements de cette bande organisée, une opération judiciaire a été déclenchée le 8 juin 2023", simultanément dans le dépôt d'Eure-et-Loire, dans ceux de Gironde et du Nord, ainsi qu'en Belgique. Six personnes ont été interpellées sur le territoire français, où "plus de 550 fûts, ainsi que plus de 26 000 litres d’huile de friture usagée" ont été découverts. Quatre d'entre elles ont été mises en examen lundi dernier, parmi lesquelles trois ont été placées en détention provisoire.
L'enquête ouverte par le parquet de Chartres se poursuit. "Face à l’ampleur des faits et eu égard à la physionomie des malfaiteurs ainsi qu’à ses modes d’action, une cellule d’enquête nationale spécialement dédiée à ce phénomène a été mise en place", explique la gendarmerie nationale. Placée sous la direction de la Section de recherche d’Orléans, elle réunit également des gendarmes de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP) et du groupement de gendarmerie départementale d'Eure-et-Loir.
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