Traque d'un homme armé en Dordogne : "Pour les missions aussi dangereuses, l'outil nécessaire c'est le GIGN" affirme un ancien membre
Le forcené recherché depuis hier par les forces de l'ordre a été neutralisé par le GIGN. Blessé par balle, il a été pris en charge par les secours.
"C'est le résultat d'un travail qui dure depuis l'existence du GIGN, depuis 1973, le travail, la répétition, les scénarios que l'on travaille" qui ont permis aux gendarmes du GIGN de neutraliser Terry Dupin, selon Daniel Cerdan, ancien membre du GIGN et auteur du livre GIGN, engagé pour la vie, interrogé lundi 31 mai sur franceinfo. Le forcené a été touché par un tir de riposte après 36 heures de traque en Dordogne, alors qu'il avait ouvert le feu à plusieurs reprises sur des militaires du GIGN.
franceinfo : Qu'est-ce qui compte le plus dans ce type d'opération pour le GIGN ?
Daniel Cerdan : Quand on connait la genèse de l'histoire, le fait que Terry Dupin a beaucoup tiré sur les gendarmes, on peut se rendre compte de la maitrise des forces de l'ordre. C'est le résultat d'un travail qui dure depuis l'existence du GIGN, depuis 1973. C'est le travail, la répétition, les scénarios que l'on travaille. On a des séances de tirs au fusil pendant lesquelles on fait apparaitre une cible sans dire combien de temps elle reste en place. Ce sont toutes ces séances, toutes ces répétitions, tous ces tirs, qui font que quand vous êtes dans une action comme celle-là, en flagrant délit, le GIGN est capable de tirer très peu. Cela fait penser à Thierry Prungnaud quand il rentre dans l'Airbus [lors de la prise d'otage du 26 décembre 1994 du vol 8969 Air France à Marignane, près de Marseille] avec son revolver six coups. Il tire quatre coups et chaque balle tirée est une balle touchée.
Le GIGN est-il entraîné à tirer avec précision ?
On a la chance de pouvoir tirer tous les jours 100 cartouches minimum, aussi bien en arme de poing qu'en arme d'épaule. C'est le prolongement de la vie. Cette arme est utilisée vraiment en dernier recours. On respecte la vie humaine aussi bien pour les truands que pour tout le monde. On applique tout simplement le code pénal, c'est magnifique.
Est-ce qu'on essaie de négocier à ce moment-là ?
On aurait pu le neutraliser bien avant mais il faut savoir qu'au GIGN on attend le dernier recours. On a attendu le dernier recours, le fait de tomber nez à nez avec lui pour pouvoir ouvrir le feu et être en légitime défense. Pour les missions aussi dangereuses, l'outil nécessaire c'est le GIGN. Les forcenés sont des personnes dans le désarroi. Ils sont au fond du trou et il s'agit d'attraper ces gens et de les prendre vivants pour leur donner une chance de remarquer que la vie est belle, qu'ils peuvent repartir sur de nouvelles bases.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.