Fonds Marianne : la mairie de Paris porte plainte
La maire de Paris a confirmé mardi 18 avril sur Twitter qu'elle "porte plainte contre X auprès de la procureure de la République de Paris pour détournement de fonds publics et abus de confiance" dans l'affaire du Fonds Marianne. "Toute la lumière doit être faite", ajoute-t-elle. La mairie de Paris avait menacé de porter plainte contre X dans l'affaire de ce fonds, créé après l'assassinat de Samuel Paty en octobre 2020, et accusé d'avoir été utilisé de façon douteuse et sans contrôle, avaient appris franceinfo et France Inter vendredi 14 avril auprès de la municipalité.
Cette enveloppe de 2 millions d'euros, dédiée à la lutte contre le séparatisme et la radicalisation en ligne, a été versée à 17 associations il y a deux ans par le Secrétariat d'État à la citoyenneté, qu'occupait Marlène Schiappa à l'époque. Parmi ces 17 associations, deux sont soupçonnées d'avoir utilisé cette enveloppe à d'autres fins, notamment politiques, selon une enquête de France 2. L'association Reconstruire le Commun est la deuxième association mise en cause, selon franceinfo, confirmant une information de Mediapart. L'association a été sélectionnée alors qu'elle n'avait aucune réalisation à son actif, ni de site internet, puisque ses statuts avaient été enregistrés moins de deux semaines après l'assassinat de Samuel Paty.
359 250 euros alloués à "Reconstruire le Commun"
Entre mai 2021 et courant 2022, le Comité de prévention de la radicalisation, sous la tutelle de Marlène Schiappa et de Gérald Darmanin, alloue 359 250 euros à Reconstruire le Commun, prélevé sur le Fonds Marianne. Cette somme devait notamment financer une chaîne YouTube pour y diffuser un "contre-discours républicain" à destination des 18-25 ans tentés par le séparatisme. Sauf qu'une partie des 57 vidéos mises en ligne par l'association de janvier à août 2022, durant la campagne électorale présidentielle, ont plutôt tendance à dénigrer les opposants à Emmanuel Macron, notamment l'insoumis Jean-Luc Mélenchon et la socialiste Anne Hidalgo, selon les informations de franceinfo.
Le premier adjoint à la maire de Paris, Emmanuel Grégoire, contacté par France Inter, voit dans ces vidéos "une entreprise de démolition politique organisée". "On est très clairement dans une suspicion de barbouzerie", lance-t-il.
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