A la grande mosquée de Paris, un prêche du vendredi consacré à Samuel Paty
Dans son prêche du vendredi, le premier imam de la grande mosquée de Paris a rappelé la nécessité de vivre ensemble en France.
"Qu'est-ce qu'on va dire à ce petit garçon de cinq ans s'il nous dit demain : pourquoi vous avez tué mon père ?" Dans son prêche, vendredi 23 octobre, le premier imam de la grande mosquée de Paris, Khaled Larbi, a une pensée émue pour le fils de Samuel Paty, aujourd'hui orphelin. Il rappelle aussi la nécessité de vivre ensemble en France : "Tu peux vivre ta religion et respecter l'autre, et accepter l'autre." Une semaine après l'assassinat de Samuel Paty par un terroriste à Conflans-Sainte-Honorine, Chems-Eddine Hafiz, le recteur de la grande mosquée de Paris, a appelé les imams de sa fédération à consacrer leur prêche du vendredi au professeur d'histoire-géographie, et à dénoncer le terrorisme islamiste.
"Dans notre religion, on n'a jamais vu ça"
A la grande mosquée de Paris, ce message de respect et de tolérance est partagé par Joumar. "On vit en France, dit-il. On a des cartes de séjour, des cartes de travail, on travaille ici, donc on doit respecter la loi française, c'est normal." Même si les caricatures du prophète le heurtent, cet autre fidèle tient à rappeler qu'il faut respecter la liberté d'expression : "Je suis entièrement d'accord avec l'imam. Il a dénoncé cet acte, il a dit : 'Ce ne sont pas des musulmans.' Dans ma famille, nous sommes musulmans de père en fils et on ne nous a jamais enseigné les tueries, les actes criminels comme ça. Jamais, jamais ! Dans notre religion, on n'a jamais vu ça."
L'imam, c'est celui qui guide. C'est ce que rappelle Housna pour qui cette parole était importante. "Ça peut remettre un peu les pendules à l'heure, espère-t-elle. Même s'il y a des différences et des choses qui nous blessent, que je n'accepte pas d'ailleurs, il faut se dire qu'il y a des divergences, plein de manières de penser. On ne peut pas obliger les gens à penser comme nous, à respecter les choses qu'on respecte. Et c'est important de faire de la prévention et d'expliquer les choses pour que ça ne se reproduise pas."
La crainte d'être stigmatisés
A côté d'Housna, Mehdi espère quant à lui qu'aucun amalgame ne sera fait entre le geste d'un jeune homme radicalisé et l'ensemble de la communauté musulmane. "Nous, on sait qu'on n'a rien à voir avec ça, affirme-t-il. Moi, je sais que jamais il ne me serait venu à l'idée de faire du mal à quelqu'un. Et quand on voit tout ce qui se passe, oui, on se sent stigmatisés. On voit qu'il y a des raccourcis qui sont faits et c'est dommage." Pour Mehdi et les autres fidèles, l'islam est une religion de paix.
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