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Dans le viseur du gouvernement, le CCIF s'auto-dissout avant que les autorités s'en chargent

Le ministre de l'Intérieur avait accusé le collectif, après l'assassinat de l'enseignant Samuel Paty dans les Yvelines, d'être une "officine islamiste œuvrant contre la République".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une manifestation contre l'islamophobie, le 10 novembre 2019 à Paris, après l'appel lancé par le CCIF (Collectif contre l'islamophobie en France). (PHILIPPE LABROSSE / HANS LUCAS / AFP)

"Le CCIF n'existe plus en tant que structure". Dans un communiqué publié vendredi 27 novembre, le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) a annoncé s'être auto-dissous et avoir redéployé ses activités à l'étranger. Face à la menace de sa prochaine dissolution par le gouvernement, Gérald Darmanin l'accusant d'être une "officine islamiste œuvrant contre la République" après l'assassinat de Samuel Patyle Collectif a pris les devants. Le ministre de l'Intérieur avait d'ailleurs envoyé la semaine dernière la notification de dissolution du CCIF.

Poursuite de son action à l'étranger

Dans son communiqué, le Collectif rejette en bloc les accusations qu'il estime "mensongères" de proximité avec l'islamisme. Au travers d'une série de messages publiés cette semaine sur les réseaux sociaux, le CCIF estime avoir "répondu aux différents griefs qui (lui) sont reprochés dans la notification de dissolution", et "démontré qu'elle se basait sur des éléments infondés, biaisés ou mensongers""Pire : il nous est globalement reproché de faire notre travail juridique, d'appliquer le droit et d'exiger son application lorsque celui-ci est remis en cause", dénonce-t-il. 

Dès le 29 octobre, le Conseil d'administration du CCIF "a prononcé la dissolution volontaire" du collectif et redéployé "une large partie de ses activités à l'étranger", annonce le communiqué. "Les actifs de notre association ont été transférés à des associations partenaires qui se chargeront de prendre le relais de la lutte contre l'islamophobie à l'échelle européenne", ajoute-t-il. "Concernant nos adhérents, nos partenaires, nos soutiens et les personnes qui suivent notre travail, il leur sera proposé de prendre attache avec nos associations partenaires, et s'ils le souhaitent, pourront suivre et soutenir la lutte contre l'islamophobie", conclut-il.

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