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Attentat déjoué à Paris : comment Sid Ahmed Ghlam a pu se retrouver en possession de matériel policier ?

Gyrophares, brassards de police ou encore gilets pare-balles ont été découverts au domicile de ce jeune algérien suspecté de vouloir attaquer des églises à Villejuif. Le même type d'équipement avait déjà été découvert dans ce type d'affaires. Explications. 

Article rédigé par Julie Rasplus
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un scellé sur la porte de l'appartement parisien de Sid Ahmed Ghlam, suspecté d'avoir prévu des attaques contre des églises en France, le 22 avril 2015. (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

Après Amedy Coulibaly, Sid Ahmed Ghlam. Dans ces deux récentes affaires de terrorisme, du matériel de police était en possession de ces deux hommes, ont découvert à chaque fois les enquêteurs. Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a ainsi indiqué, mercredi 22 avril, qu'un arsenal conséquent, composé notamment d'armes mais aussi de brassards de police, avait été retrouvé dans le véhicule et au domicile de l'homme arrêté dimanche à Paris, soupçonné d'avoir planifié un attentat contre des églises à Villejuif (Val-de-Marne).

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"Ils utilisent ce type de matériel afin de pouvoir partir rapidement des lieux" après leurs méfaits, indique Christophe Crépin du syndicat Unsa-Police, peu étonné par ces trouvailles. Contacté par francetv info, il explique que, selon lui, la principale origine de ce matériel professionnel résulte de vols, parfois au cours d'opérations de police, ou d'arrachages sur les véhicules en ce qui concerne les gyrophares.

Du matériel parfois disponible en vente libre

Rappelons aussi que les gyrophares et les brassards de police sont disponibles en vente libre, sans qu'il soit forcément nécessaire de présenter une carte professionnelle pour se les procurer. Seul leur port est réglementé. Si les brassards sont affectés à des policiers seulement pour certaines missions civiles et qu'ils sont numérotés, les gyrophares sont, eux, mis à disposition des équipes et ne sont pas nominatifs.  

En outre, difficile (pour ne pas dire impossible) de contrôler ces équipements policiers, qui tournent beaucoup et se dégradent rapidement. Selon une source policière contactée par francetv info, "c'est très compliqué car ça passe de main en main", parfois entre des dizaines d'individus. Quant à songer à équiper le matériel de puces électroniques pour pouvoir le pister, Christophe Crépin n'y croit pas : "Il y en a beaucoup trop et ça représenterait un coût exorbitant pour la police nationale."

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