Info France 2 Abdelhamid Abaaoud et les frères Abdeslam figuraient dès juin 2015 sur une liste de suspects radicalisés établie par la Belgique
Cette liste avait été fournie à la bourgmestre de Molenbeek par les autorités fédérales belges, après les attentats déjoués de Verviers.
Les noms d'Abdelhamid Abaaoud, de Brahim et Salah Abdeslam ainsi que celui de Mohamed Abrini, recherché depuis mardi 24 novembre dans le cadre de l'enquête sur les attentats du 13 novembre à Paris, figuraient sur une liste de 80 noms remise à la bourgmestre de Molenbeek dès juin 2015.
Selon les informations obtenues par France 2, à la suite des attentats déjoués de Verviers, la commune de Molenbeek avait demandé, début 2015, à l’Organe de coordination pour l'analyse de la menace (OCAM), qui est sous la responsabilité du ministère de la Justice et de l'Intérieur, de lui fournir une liste de suspects liés au terrorisme ou radicalisés, et qui avaient été identifiés sur son territoire. Les 19 autres communes qui composent l’agglomération de Bruxelles avaient fait la même démarche. A Molenbeek, c’est une liste de 80 noms environ que la bourgmestre de la commune, Françoise Schepmans, a donc reçue en juin 2015.
Abaaoud et les frères Abdeslam figuraient sur la liste
Abdelhamid Abaaoud y figurait, comme étant "radicalisé, parti en Syrie". La commune l’a donc rayé des registres de sa population. Les deux frères Abdeslam, Salah et Brahim, y figuraient également, comme étant "radicalisés, appartenant à la mouvance islamiste". Comme ils vivaient encore à Molenbeek, une enquête administrative et de police avait été lancée. Mais le contrôle de ces deux hommes relevait de la sûreté de l’Etat, donc de la police fédérale. Cette dernière a été alertée, mais, à notre connaissance, aucune action n’a été entreprise à l'encontre des deux frères, qui n'avaient pas commis de délits particuliers à l’époque. De plus, la police fédérale avait demandé à la police locale de ne pas intervenir contre les personnes présentes sur la liste.
Enfin, le nom de Mohamed Abrini, l’homme visé par un mandat d'arrêt international depuis mardi, figurait aussi sur cette liste, sous l’appellation "présumé en Syrie et présumé de retour". Selon le parquet fédéral, Mohamed Abrini est revenu en Belgique en juillet 2015, après avoir été repéré en Turquie en juin 2015, son passage en Syrie étant à ce stade toujours en cours de vérification. La commune de Molenbeek avait entrepris de le rayer de ses registres, n’ayant pas pu vérifier son retour sur le territoire belge.
Une vingtaine de prédicateurs radicaux également identifiés
En revanche, Mohamed Amri et Hamza Attou, les deux hommes inculpés la semaine dernière pour avoir conduit Salah Abdeslam de Paris à Bruxelles après les attentats, ne figuraient pas sur cette liste. C'est également le cas d'Ali. O, un Français vivant à Molenbeek, lui aussi inculpé par la justice belge.
Il ne s’agit donc pas exactement, comme l’affirme le New York Times, d’une liste de "terroristes", mais bien d'une liste de personnes présumées radicalisées, voire liées à la mouvance islamiste, ou suspectées d’appartenir à des groupes radicaux.
Sur cette liste figurait également une vingtaine de prédicateurs radicaux identifiés sur la commune de Molenbeek, qui compte à peine 100 000 habitants.
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