Arrestation de Salah Abdeslam : un coup dur pour le jihadisme
Gilles Kepel, spécialiste du terrorisme, est l'invité du Soir 3. Il revient sur l'arrestation du logisticien des attentats du 13 novembre 2015.
Après l'arrestation de Salah Abdeslam à Molenbeek ce 18 mars, Gilles Kepel réagit sur le plateau du Soir 3. Si le logisticien des attentats du 13 novembre 2015 parle aux enquêteurs, peut-être pourra-t-on comprendre "comment un groupe de jeunes Occidentaux belges et français partent au jihad en Syrie, reviennent et commettent ce type d'opérations", décrypte l'auteur de Terreur dans l'Hexagone.
Salah Abdeslam est l'un des seuls survivants des attaques de Paris et Saint-Denis. "Son parcours est curieux : ils étaient tous prévus pour devenir des martyrs. [...] Il n'était pas prévu que qui que ce soit en réchappe", observe le spécialiste du terrorisme.
"Il n'était pas prévu qu'il tombe"
Gilles Kepel poursuit : "Cette traque est surprenante. Elle montre quelqu'un qui n'est pas extrêmement sophistiqué, extrêmement fort. Pourquoi n'est-il pas retourné en Syrie, sur le territoire de Daech ? Quel sort lui aurait été fait ? [...] Le profil psychologique est propice à des interrogations".
Salah Abdeslam a été arrêté "à quelques centaines de mètres de son domicile", à Molenbeek, lieu où se nouent beaucoup de trafics : "Vous avez une espèce de porosité entre ce monde du salafisme et du jihadisme d'un côté et ce monde de la délinquance". Pour le spécialiste, l'arrestation d'Abdelsam est un coup dur pour le jihadisme car "il n'était pas prévu qu'il tombe". "Pour la construction de l'image du jihadisme, pour leur espèce de saga glorieuse, ce n'est pas très positif", conclut-il.
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