Attentats de Paris : quatre réactions qui nous ont émus
Des écrivains, des réalisateurs, des acteurs... Ils ont tous rendu hommage aux 130 victimes des attentats du 13 novembre. Francetv info dresse la liste de ces témoignages émouvants.
La France rend hommage aux 130 victimes des attentats de Paris et de Saint-Denis, vendredi 27 novembre. La cérémonie a lieu à Paris, aux Invalides, en présence de François Hollande, qui doit prononcer un discours avant que ne résonne La Marseillaise. Le chef de l'Etat a invité les Français à installer un drapeau tricolore à leur domicile. Mais depuis deux semaines, les hommages se multiplient. Voici ceux qui ont particulièrement marqué.
>> Suivez en direct la cérémonie d'hommage aux Invalides
"On s’embrassera en abominables pervertis"
C'est un billet publié par Libération le 15 novembre. Un billet d'humeur signé Luc Le Vaillant. Il dit toute la peine et toute la rage des Français, deux jours après les attentats. "On va pleurer nos morts. On va prendre le temps nécessaire pour réaliser ce que vous avez osé nous faire. Et puis on va recommencer comme avant, (...) convaincus que vous ne pouvez pas nous prendre ce qui nous constitue", écrit le journaliste en charge du service portraits au sein du quotidien.
Dans un hymne à la vie parisienne qui doit continuer, malgré tout, il ajoute : "On retournera écouter de la musique au Bataclan. On retournera dîner au restaurant Le Petit Cambodge. On se prendra à nouveau pour les rois du monde, rue de la Fontaine-au-Roi. On sera une belle équipe qui va réinventer une belle époque, rue de Charonne."
Et d'insister : "On s’embrassera entre hommes et femmes, fiers de cette mixité dragueuse, de ces corps séducteurs et décontractés, de ces peaux multicolores à frotter fort les unes contre les autres. (...) On s’embrassera en abominables pervertis."
"Quoi que vous fassiez, vous ne nous changerez pas"
C'est sur Facebook que Michel Hazanavicius a décidé de s'exprimer. Le réalisateur ne fait pas dans la dentelle. Dans un long post s'adressant aux terroristes, il écrit : "Ici, en France, nous ce qu’on aime, c’est la vie. Et tous les plaisirs qui vont avec. Pour nous, entre naître et mourir le plus tard possible, l’idée est principalement de baiser, rire, manger, jouer, baiser, boire, lire, faire la sieste, baiser, discuter, manger, argumenter, peindre, baiser, se promener, jardiner, lire, baiser, offrir, s’engueuler, dormir, regarder des films, se gratter les couilles, péter pour faire rire les copains, mais surtout baiser, et éventuellement se taper une joyeuse petite branlette."
Et de conclure : "Vous ne gagnerez pas. Et ceux qui resteront continueront de baiser, de boire, de dîner ensemble, de se souvenir de ceux qui seront morts, et de baiser."
"Merde à la mort"
Le dessinateur Joann Sfar a naturellement dessiné le message qu'il voulait adresser aux jihadistes. "Au lieu de nous diviser, vous nous rappelez comme tout cela est précieux : notre mode de vie", fait-il dire à son personnage.
Joann Sfar s'adresse aussi aux personnes qui rendent hommage aux victimes : "Amis du monde entier, merci pour vos #PriezPourParis, mais nous n'avons pas besoin de plus de religion !", précisant : "Nous avons foi en la musique ! Les Baisers ! La Vie ! Champagne et Joie ! #ParisC'estLaVie"
Sa conclusion ? "Nos ennemis sont ceux qui aiment la mort. Sous divers uniformes, ils sont là depuis toujours. L'histoire les oublie bien vite. Et Paris demeure. Qui leur dit MERDE." Le dessinateur traduit à sa manière la devise de la capitale...
"Face à la violence aveugle, absurde et infinie, nous nous tiendrons debout"
Le monde de la culture française lance un appel, jeudi 19 novembre, à "faire du bruit et de la lumière" pour rendre hommage aux victimes des attentats. Parmi les signataires, Charles Aznavour, Smaïn, Jack Lang, Sylvie Testud et Michel Boujenah.
Dans une tribune publiée sur le Huffington Post, ces signataires écrivent : "Une semaine après, allumons lumières et bougies en occupant nos cafés, notre rue, nos places, nos villes, faisons entendre ces musiques qu'ils haïssent. Faisons du bruit et de la lumière pour qu'ils comprennent qu'ils ont perdu."
Ils insistent : "Si la souffrance nous traverse tous, elle ne doit pas nous mettre à terre. Face à la violence aveugle, absurde et infinie des partisans de Daesh, nous nous tiendrons debout pour défendre nos valeurs de liberté, d'égalité, de fraternité et de solidarité."
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