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Attentat de Nice: seulement 10% des victimes ont été indemnisées et 700 d'entres elles n'ont toujours pas pu porter plainte

Quatre mois et demi après l'attentat de la promenade des Anglais, à Nice, seulement 10% des victimes ont été indemnisées, selon Stéphane Gicquel, secrétaire général de la Fédération nationale des victimes d'attentats et d'accidents collectifs (Fenvac)

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La promenade des Anglais à Nice, le 15 octobre 2016. (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

Quatre mois et demi après l'attentat de la promenade des Anglais, à Nice, seulement 10% des victimes ont été indemnisées, a dénoncé jeudi 1er décembre Stéphane Gicquel, sur France Bleu Azur. Le secrétaire général de la Fédération nationale des victimes d'attentats et d'accidents collectifs (Fenvac) a également révélé que plus de 700 personnes n'avaient toujours pas réussi à porter plainte, en raison de l'encombrement du lieu où ces plaintes peuvent être déposées. Il y a une liste d'attente de trois mois, selon lui.

2 à 3 mois d'attentes pour déposer plainte

"Il y a 700 à 800 personnes qui n'ont pas encore à ce jour déposé plainte. C'est un véritable problème, car la caserne Auvare (le seul lieu où les victimes de l'attentat peuvent déposer plainte) ne peut traiter, avec le dispositif actuel, qu'une trentaine de plaintes par semaine. Donc faites le calcul, ça fait deux à trois mois d'attente", a détaillé Stéphane Gicquel. Le secrétaire général de la Fenvac a annoncé avoir prévenu le gouvernement sur ce problème, sans obtenir de réponse pour le moment.

Par ailleurs, selon Stéphane Gicquel, seules 10% des victimes ont commencé à être indemnisées. "Il y a, à peu près, 1 200 personnes qui ont demandé une demande de reconnaissance comme victime du terrorisme, pour traumatisme psychologique. Et 10% d'entre elles, simplement, ont été reconnues aujourd'hui victimes."

Des difficultés pour les victimes à prouver qu'elles étaient sur place

Interrogé sur la différence de traitement entre les victimes des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et celles de la promenade des Anglais, Stéphane Gicquel a expliqué que le problème, à Nice, était pour les victimes de prouver leur présence sur les lieux de l'attaque.

"À Paris, les gens qui étaient au Bataclan avaient une place avec leur nom pour prouver qu'ils étaient là. Aujourd'hui à Nice on a un vrai problème de preuve, et il va falloir être très vigilant. Je siège au conseil d'administration du fonds d'indemnisation, et on a eu des débats ubuesques. On nous a expliqué que les gens qui étaient sur le terre-plein de la promenade des Anglais, ou sur l'autre voie de circulation, ils ne pouvaient pas être des victimes parce que le camion n'avait pas roulé sur ces voies-là", a dénoncé Stéphane Gicquel.

Stéphane Gicquel se trouve à Nice ce jeudi pour participer à la première réunion du comité réunissant les familles des victimes, les associations et élus afin de réfléchir au projet de mémorial souhaité par la mairie de Nice.

L'attentat de Nice, le 14 juillet dernier, a fait 86 morts et des centaines de blessés.

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