Christophe Rouget : "Rien n'a été fait" pour réformer le maintien de l'ordre
Christophe Rouget, commandant de police et secrétaire général adjoint du syndicat des cadres de sécurité intérieure (SCSI), est l'invité des "4 Vérités" mercredi 15 janvier.
Dans un climat social sans cesse plus tendu, le rôle de la police est au cœur des préoccupations. À tel point qu'Emmanuel Macron s'est exprimé à ce sujet. "Le président de la République est dans son rôle, il doit demander à sa police d'être exemplaire, mais en même temps il doit fournir de bonnes conditions aux policiers pour travailler", estime le secrétaire général adjoint du syndicat des cadres de sécurité intérieure (SCSI), Christophe Rouget. Selon lui, il est notamment impératif de "lutter contre le fléau du suicide".
Le commandant de police juge sévèrement le mandat en cours, qui ne tient pas ses promesses. Dans le programme d'En Marche figurait la création d'une "académie de police rassemblant l'ensemble des corps de la police nationale" et le développement de la formation continue. "Ce n'est pas fait. La première pierre n'a pas été posée", lance Christophe Rouget.
Climat explosif
Le représentant syndical a tenu a rappeler le contexte complexe dans lequel exercent les agents. "C'est compliqué pour les policiers, car ils sont dans l'émotion", après notamment au récent décès de leur collègue écrasé et à deux nouveaux suicides. Avec une montée de la défiance et de l'agressivité vis-à-vis des forces de l'ordre, certains collègues lui confient avoir "l'impression d'être lâchés".
Or, la violence s'exprime des deux côtés. Les images d'un croche-patte fait à une manifestante toulousaine, ou celles d'un tir de LBD à bout portant, ont choqué. "Ces images font mal à tous les policiers. Ces policiers ce sont des hommes et des femmes, parfois ils craquent", concède Christophe Rouget. Le représentant syndical coupe court aux accusations de deux poids deux mesures. "Les policiers sont les premiers à savoir qu'ils vont être sanctionnés. (...) L'IGPN, le défenseur des droits, les médias, tout le monde surveille la police". Lui plaide pour davantage de formation. "Nous attendons toujours une nouvelle doctrine", prévient-il en conclusion.
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