Ce que l'on sait de l’opération antiterroriste menée en Meurthe-et-Moselle

Cinq hommes ont été interpellés vendredi dans plusieurs communes du département. Quatre d'entre eux ont été relâchés samedi. Le cinquième a été libéré dimanche soir. Les soupçons de "lien avec la mouvance islamiste" n'ont pas été confirmés.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
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La police municipale patrouille dans les allées du marché de Noël de Nancy (Meurthe-et-Moselle) le 23 décembre 2023. (ALEXANDRE MARCHI / MAXPPP)

Cinq personnes ont été interpellées en Meurthe-et-Moselle, vendredi 22 décembre, à la demande du Parquet national antiterroriste (Pnat). Soupçonnées d'avoir effectué des repérages sur un marché de Noël du Grand Est, elles étaient suivies depuis mi-décembre par les services de renseignement. Quatre gardes à vue ont été levées samedi, sans poursuites, tandis que la cinquième a été relâchée dimanche 24 décembre dans la soirée, "sans suite à ce stade", a appris franceinfo de source judiciaire, lundi matin. Franceinfo vous résume ce que l'on sait sur cette opération.

Cinq jeunes hommes interpellés 

Une opération antiterroriste menée au petit matin. Les autorités ont interpellé cinq jeunes hommes, vendredi. Trois ont été arrêtés à Nancy et deux dans des résidences universitaires, à Toul et à Vandœuvre-lès-Nancy, selon ce qu'a appris France Télévisions. Ils ont ensuite été transférés à la sous-direction antiterroriste (Sdat), à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) pour y être interrogés.

Agés de 20 à 23 ans, aucun d'entre eux n'est fiché S, selon les informations de France Télévisions. Les soupçons de "lien avec la mouvance islamiste", évoqués dans un premier temps, n'ont pas été confirmés. Une perquisition avait été menée, courant décembre, au domicile de la famille du jeune homme interpellé à Toul, a appris également France Télévisions. Le téléphone et la tablette du suspect avaient été saisis, puis rendus. Dans l'incompréhension face à cette arrestation, la famille décrit le jeune homme comme un étudiant en médecine travailleur, réserviste dans l'armée française. Ses parents affirment qu'il voulait faire visiter le marché de Noël de Strasbourg à ses amis.

Les gardes à vue de quatre d'entre eux ont été levées samedi soir, sans poursuites à ce stade, tandis que celle du cinquième a été prolongée jusqu'à dimanche dans la soirée. 

Une opération de précaution

Selon plusieurs sources proches du dossier interrogées par France Télévisions, les suspects étaient soupçonnés d'avoir effectué des repérages sur un marché de Noël du Grand-Est. Une de ces sources a évoqué auprès de franceinfo un "projet probable sur Strasbourg, mais pas vraiment abouti". Ils étaient sous surveillance depuis mi-décembre par les services de renseignement, et leur voiture était identifiée et balisée, a précisé une source policière à France Télévisions.

Le Parquet national antiterroriste a ouvert une enquête pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, visant à "vérifier s'il y avait un projet terroriste, quel était son état d'aboutissement et la ou les cibles le cas échéant", selon une source proche de l'enquête à France Télévisions. La sous-direction antiterroriste de la police judiciaire et la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) ont été saisies de l'enquête. Des renforts ont été déployés dès samedi sur les différents marchés de Noël de Nancy, selon France Bleu. "Nous avons demandé ces renforts pour que ce week-end se passe très bien", a justifié Mathieu Klein, maire de la ville.

Un contexte tendu 

Le niveau "urgence attentat" du dispositif Vigipirate est actif en France depuis octobre, après l'attentat à Arras, dans lequel un professeur d'histoire-géographie a été tué. A l'approche des Jeux olympiques de Paris, "il y a beaucoup d'écoutes, beaucoup de surveillance électronique, informatique. On sait qu'il y a des cellules dormantes, on essaie de parer à tout ça", a commenté de son côté Jean-Christophe Couvy, secrétaire national du syndicat de police SGP-FO, auprès de France Télévisions.

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a appelé vendredi les préfets au "maintien d'une extrême vigilance" à l'occasion des fêtes, en raison du "niveau très élevé de la menace terroriste qui continue de peser". Un attentat sur le marché de Noël de Strasbourg avait fait cinq morts et une dizaine de blessés en 2018. Le procès doit débuter en février prochain.

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