Qui est Fissenou S., le suspect du triple meurtre de la Drôme ?
Fissenou S., 23 ans, venait de sortir de prison. Le jeune homme, mentalement instable, aurait été en proie à une "bouffée délirante".
Trois personnes âgées ont été tuées dans la Drôme, et plusieurs autres blessés à Orange, dans le Vaucluse, entre le 25 et le 26 décembre. Le suspect, âgé de 23 ans, est originaire de l'Oise, il est connu pour des faits de violences, mais jamais avec un tel degré de gravité, selon les informations de France Bleu Drôme-Ardèche. Voici ce que l'on sait de Fissenou S., placé lundi soir en hôpital psychiatrique, son état ayant été jugé incompatible avec une garde à vue.
Il a déjà été condamné pour vols, violences et trafic de stupéfiants
Fissenou S. possède un profil judiciaire "assez chargé" depuis qu'il est mineur. Il a déjà été appréhendé notamment pour des vols et du trafic de stupéfiants, selon une source proche de l'enquête.
"Il s'agit d'une personne déjà connue des services de police et de justice, incarcérée à Fresnes pour des histoires de stupéfiants et qui en est sorti le 1er septembre dernier", a ajouté le procureur.
Fissenou S était sorti de la prison de Fresnes (Val-de-Marne) en septembre dernier.
Son instabilité mentale s'est empirée ces derniers mois
Les témoignages de sa famille indiquent que son état a empiré lors de son séjour en détention.
"Fissenou ? Il a toujours eu un côté parano. Mais depuis sa sortie de prison (...) il était vraiment bizarre. Il nous disait qu'il y avait des esprits dans la maison", a raconté la petite sœur de Fissenou (18 ans) au Parisien. Ajoutant que "en prison, il ne voulait pas que nous venions le voir. Il a un peu travaillé en interim, mais ces derniers temps, je ne le reconnaissais plus".
"Ces derniers jours, mon fils n'allait vraiment pas bien. J'ai parlé avec lui pour l'emmener chez un médecin. Mais il me disait qu'il voulait y aller seul", explique son père.
Interrogé par Le Parisien, le psychiatre Jean-Pierre Olié, psychiatre à Sainte-Anne, explique que le périple sanglant de Fissenou présentait tous les signes d'une "bouffée délirante". Celle-ci peut être provoquée par une maladie mentale installée depuis un moment, ou bien survenir "en dehors d'une pathologie chronique, chez un sujet antisocial et fragile, doté d'une personnalité impulsive, à plus forte raison s'il y a eu prise de drogue".
Toujours au Parisien, son père a martelé que Fissenou était le seul de la famille à avoir eu "des problèmes avec la police ou la justice. C'est le seul qui nous crée des emm...Depuis cinquante-trois ans que je vis à Beauvais, personne n'a entendu parler de nous".
La mort semée au hasard
Fissenou S. a fait 1 000 kilomètres en deux jours, semant la mort au hasard de son périple. Le suspect a quitté son domicile de Beauvais (Oise) au matin du 25 décembre, en expliquant vouloir échapper à des "voix" en allant à Paris. Depuis, ses proches étaient sans nouvelles de lui. On ignore comment il est arrivé dans le sud de la France.
Ce qui est sûr, c'est qu'il se retrouve dans le TGV Marseille-Paris le 25 décembre au soir et, très agité, il s'en prend violemment à des passagers et au personnel de la SNCF. Il est débarqué à Valence où il explique à la police ferroviaire être sujet à des "crises de paranoïa". Orienté vers les urgences psychiatriques du centre hospitalier de Valence, il s'enfuit avant d'avoir pu être examiné par un médecin.
Il arrive ensuite, vraisemblablement à pieds, à Chabreuil, un village jouxtant Valence, où il est suspecté de s'être introduit dans la maison d'une octogénaire, retrouvée morte. Puis à Montvendre, où il aurait tué un couple de septuagénaires, et volé leur voiture. C'est ce "véhicule volé aux personnes assassinées" qui "le lie aux meurtres", explique une source proche de l'enquête.
Ensuite, arrivé à Orange (Vaucluse) par la route, il agresse à coups de couteau le gérant d'un supermarché à l'ouverture ainsi qu'une sexagénaire, sur le parking, à coups de pierres cette fois.
Alors que la police est à sa recherche, il a un accident avec la voiture volée et se fait prendre en stop. Il est finalement interpellé par les gendarmes à la gare d'Avignon.
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