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Vrai ou Fake : l'IGPN sanctionne-t-elle moins les policiers que ses voisins européens ?

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6media Vrai ou Fake  IGPN ETRANGER LINHLAN  JT pour matinale du 12/06
6media Vrai ou Fake IGPN ETRANGER LINHLAN JT pour matinale du 12/06 6media Vrai ou Fake IGPN ETRANGER LINHLAN JT pour matinale du 12/06 (FRANCEINFO)
Article rédigé par franceinfo
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Mis en cause ces derniers jours à commencer par le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, les policiers sont en colère. Le rôle de l'IGPN, l'organisme qui doit les contrôler, est aussi pointé du doigt.

Christophe Castaner a dit vouloir réformer l'IGPN pour la rendre plus indépendante. Mais pour lui, cela reste logique que la police enquête sur la police. "On sait très bien que quand un dossier est mené par des femmes et des hommes qui connaissant les institutions et les services, et qui connaissent les déviances, les sanctions sont plus sévères", affirmait-il.
En France, l'IGPN dépend du ministère de l'Intérieur, il nomme le directeur et les enquêteurs sont recrutés en interne. Le ministère de l'Intérieur assure alors le commandement et le contrôle des policiers. Selon certains chiffres, seuls 10 à 15% des enquêtes de l'IGPN aboutissent à des condamnations de policiers en service donc certains se posent la question de l'indépendance des enquêteurs.
"Même si le policier de l'IGPN fait bien son travail, il sera toujours soupçonné d'être soumis à la hiérarchie et aux ordres. C'est sa hiérarchie qui note, fait progresser sa carrière. Donc il y a une interférence entre une logique purement judiciaire et un policier qui doit faire sa carrière dans la police et ne peut désavouer les autres policiers", explique Christian Mouhanna, sociologue et chargé de recherches CNRS au CESDIP.

Des "contrôleurs" issus de la société civile

Est-ce pareil en Europe ? Dans le Sud, en Italie ou Espagne, c'est le modèle français qui prime alors que dans le Nord, il y a une séparation entre la police et ceux qui la contrôlent. Un lien est coupé entre le commandement et les contrôles. Ceux qui dirigent ne sont plus des policiers.
En Grande Bretagne, l'IOPC (Independent Office for Police Conduct) ne recrute que des non-policiers : le directeur général, le conseil exécutif ou les directeurs régionaux sont tous issus de la société civile. Et ils sont trois fois plus nombreux qu'à l'IGPN. En Belgique, le comité P dépend du Parlement belge et son directeur est un magistrat. Au Danemark, l'IPCA (Independance Police Complaints Authority) est rattachée au ministère de la justice. Dans ces trois pays, l'opinion publique est plus favorable envers la police.

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