Violences policières : 36 enquêtes ouvertes à l'IGPN et deux à l'IGGN depuis les premières manifestations contre la réforme des retraites

Ce bilan est annoncé par le ministre de l'Intérieur, dimanche. Gérald Darmanin déclare aussi que plus de 1 000 policiers, gendarmes et pompiers ont été blessés depuis mi-mars. Et il annonce la création d'une cellule anti-ZAD.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, prend la parole lors d'une séance de questions d'actualité au gouvernement au Sénat, le 29 mars 2023. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / AFP)

Gérald Darmanin riposte. Alors que les accusations se multiplient contre les violences policières au cours des manifestations contre la réforme des retraites ou les retenues d'eau comme à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), le ministre de l'Intérieur assure n'avoir "jamais eu la main qui tremble pour ceux qui déshonorent leur propre uniforme", dans une interview accordée au Journal du dimanche, dimanche 2 avril. Gérald Darmanin précise dans cet entretien qu'"il y a eu 36 enquêtes judiciaires de l'Inspection générale de la police nationale [IGPN] et deux de la gendarmerie nationale [IGGN]" ouvertes depuis le début de la mobilisation contre la réforme des retraites. Il rappelle qu'en 2021, 111 policiers et gendarmes ont été sanctionnés, et 101 en 2020, pour "usage disproportionné de la force".

Mais il apporte une nouvelle fois son soutien aux forces de l'ordre, en insistant sur la violence de certains manifestants : "A Sainte-Soline comme dans certaines manifestations sauvages, ce n'était pas du maintien de l'ordre : c'était de la guérilla." "Quand la violence, les casseurs et l'ultragauche s'en mêlent, alors il est du devoir des forces de l'ordre de dire stop", selon Gérald Darmanin. "Je refuse de céder au terrorisme intellectuel de l'extrême gauche qui consiste à renverser les valeurs : les casseurs deviendraient les agressés et les policiers les agresseurs", poursuit-il. Au total, a relevé le ministre, "depuis le 16 mars, 1 093 policiers, gendarmes et sapeurs-pompiers ont été blessés". Il y a eu "2 579 incendies volontaires et 316 atteintes à des bâtiments publics".

"Plus aucune ZAD ne s'installera dans notre pays"

Après le lancement de la procédure de dissolution du mouvement "Les Soulèvements de la Terre", un des organisateurs de la manifestation de Sainte-Soline, Gérald Darmanin a annoncé qu'il ferait de même pour Defco (Défense collective), un mouvement de Rennes (Ille-et-Vilaine) qui "appelle au soulèvement". "Les hommes politiques ont manqué de fermeté face à l'extrême gauche. Par complaisance intellectuelle ou par lâcheté. Mais c'est fini : plus aucune ZAD ne s'installera dans notre pays. Ni à Sainte-Soline ni ailleurs. Nous créerons d'ailleurs au ministère de l’Intérieur une cellule anti-ZAD, avec des juristes spécialisés", annonce, en outre, Gérald Darmanin. Questionné sur l'ultragauche, il a assuré que les services de renseignement avaient recensé "en France 2 200 fichés S" appartenant à cette mouvance.

Interrogé sur la pétition appelant à la dissolution des BRAV-M (policiers à moto à Paris), qui avait recueilli samedi soir plus de 240 000 signatures, Gérald Darmanin a jugé que c'était "une pétition politisée, relayée par La France insoumise qui déteste la police". Quant aux inquiétudes manifestées par le rapporteur spécial de l'ONU et le Conseil de l'Europe sur la manière dont est utilisée la force en France, le ministre a répondu : "J'entends les critiques mais j'encourage leurs auteurs, plutôt que de commenter des extraits vidéos depuis New York ou Bruxelles, à venir sur le terrain."

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