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Réforme de la police judiciaire : l'Association française des magistrats instructeurs dénonce "l'éviction brutale" du patron de la PJ de Marseille

Le secrétaire général de l’AFMI, Frédéric Macé, témoigne sur franceinfo samedi de "l'inquiétude" de la profession concernant l’avenir de la filière judiciaire, alors que le patron de la police judiciaire de Marseille a été démis de ses fonctions de chef de la zone sud au lendemain d'une action de ses équipes contre la réforme de la PJ.

Article rédigé par franceinfo
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Rassemblement à Toulouse de membres de la PJ en soutien au directeur de la police judiciaire de Marseille Eric Arella après qu'il a été démis de ses fonctions. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

"C'est la totale consternation et la stupeur du côté des magistrats", affirme samedi 8 octobre sur franceinfo Frédéric Macé, secrétaire général de l’AFMI, l'Association française des magistrats instructeurs, après l'éviction du patron de la police judiciaire de Marseille, Éric Arella. Il a été démis de ses fonctions de chef de la zone sud au lendemain d'une action de ses équipes contre la réforme de la PJ. Frédérique Macé, également juge d’instruction à Caen, dans le Calvados, dénonce "l'éviction brutale" d'un homme "parfaitement loyal" qui rendait "un service de qualité".

Le secrétaire général de l’AFMI évoque "l'inquiétude" de la profession concernant la réforme de la police nationale et l’avenir de la filière judiciaire. Cette réforme, portée par Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, et Frédéric Veaux, le patron de la police nationale (DGPN), prévoit de placer tous les services de police d'un département (renseignement, sécurité publique, police aux frontières et police judiciaire) sous l'autorité d'un seul directeur départemental de la police nationale (DDPN), dépendant du préfet.

Un "véritable gâchis des compétences" 

Pour Frédéric Macé, cela va, "in fine", entraîner la suppression des services judiciaires, "ce bras armé" des magistrats instructeurs et des procureurs sur le terrain. "C'est la PJ qui mène les investigations, les enquêtes dans les dossiers les plus sensibles, en matière de criminalité organisée, de trafics de stupéfiant, de trafics d'êtres humains, de règlements de compte dans les quartiers et en matière d'infractions et délits économiques et financiers", rappelle-t-il.

"La PJ, depuis 115 ans, a développé un véritable savoir-faire, inédit, inégalé, reconnu en France et en Europe, notre inquiétude c'est la suppression de cette police judiciaire", poursuit Frédéric Macé, qui évoque "un véritable gâchis des compétences" de ce service. Selon lui, une fois regroupée dans une direction beaucoup plus large, la PJ risque d'être "réorientée sur d'autres priorités plus court-termistes ou sur d'autres missions".

Il craint que les effectifs de police judiciaire soient mobilisés pour des missions de maintien de l'ordre ou de sécurité publique. C'est, selon lui, ce qu'ont prouvé les expérimentations en cours dans cinq départements métropolitains, dont la Savoie, et dans les territoires ultramarins. "Les retours que l'on a ne sont pas satisfaisants", insiste Frédéric Macé qui s'interroge sur la nécessité d'une telle généralisation, "avant même d'avoir le retour des expérimentations".

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