Les colonies de vacances, des lieux globalement sûrs
Après la mort d'un enfant de 8 ans dans une colonie dans l'Ariège et l'hospitalisation de neuf autres à Lorient, francetv info explique aux parents qui ont prévu d'envoyer leurs petits "en colo" cet été pourquoi il n'y a pas de raison de paniquer.
Drame dans l'Ariège avec la mort d'un garçon de 8 ans ; inquiétude à Lorient avec l'hospitalisation de neuf enfants pris de vomissements et de diarrhées. L'été commence mal pour la réputation des colonies de vacances. Malgré ces faits divers, les séjours dédiés aux enfants restent des lieux relativement sûrs, où la chanson de Pierre Perret Les Jolies Colonies de vacances restent d'actualité. Francetv info vous explique pourquoi il n'y a pas de raison de paniquer si vous avez décidé d'envoyer vos enfants en "colo" cet été.
Des incidents rares et généralement bénins
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, l'incident reste l'exception dans les accueils de jeunesse. Contactée par francetv info, la Direction de la jeunesse, de l'éducation populaire et de la vie associative (DJEPVA) le confirme. En 2013, une centaine de signalements concernant 134 enfants ont été recensés dans l'ensemble des 100 000 séjours déclarés (avec ou sans hébergement). Il y a donc environ 0,1% d'incidents sur l'ensemble des séjours.
Les incidents signalés peuvent être de nature très différente. "Il peut s'agir d'intoxications alimentaires, de fractures, de vols, de coups, de fugues ou même d'agressions sexuelles, bref dès qu'il y a une hospitalisation ou une intervention de la police", explique la DJEPVA. Mais la majorité des cas sont bénins, souligne la direction.
Pour le pédagogue Jean-Marie Bataille, interrogé par un blog spécialisé, la crainte éventuelle des parents vient de la surmédiatisation des rares accidents : "Ce sont des épiphénomènes qui prennent toute la place dans l'espace public à un moment donné. Dès qu'un drame survient aujourd'hui, il est diffusé partout et l'on pense que les colonies de vacances sont toutes dangereuses."
Des règles strictes
Il existe tout un ensemble de règles de sécurité pour les colonies de vacances, comme le détaille le site service-public.fr. Les locaux doivent être adaptés à l'accueil d'un public jeune, un projet pédagogique est exigé, et le personnel encadrant doit justifier d'un certain nombre de diplômes, détaille Le Figaro.
Dans le détail, la moitié des animateurs au minimum doit être titulaire du Bafa (Brevet d'aptitude aux fonctions d'animateur), et 20% de l'équipe seulement peut se passer de qualification. Le taux d'encadrement est fixé à un animateur pour 8 enfants en dessous de 6 ans, et à un pour 12 enfants au-dessus de 6 ans. Les conditions de déplacement, à pied, à vélo ou en véhicule, sont également précises, comme l'illustre le site jesuisanimateur.fr. Par exemple, à bicyclette, il faut se mettre en file indienne avec un groupe qui ne peut excéder 14 personnes et en plaçant un animateur aux deux extrémités du peloton.
Au sujet des conditions sanitaires, les règles strictes de la restauration collective s'appliquent. Dans les cuisines, combinaison, charlotte et surchaussures sont obligatoires. Les responsables doivent noter sur une fiche l'ensemble des renseignements concernant la préparation des repas. Et les cuisiniers doivent se montrer très vigilants, comme l'explique à RTL un inspecteur de sécurité sanitaire : "Il existe un délai de deux heures pour servir un repas froid, de sa préparation à la distribution. Au-delà, le produit est jeté."
Des inspections fréquentes
Pour s'assurer du bon déroulement des colonies et du respect des règles de sécurité, l'Etat organise de nombreux contrôles inopinés via les DDJS (Directions départementales de la jeunesse et des sports). Environ 10 000 contrôles sont effectués chaque année sur la centaine de milliers de séjours, déclare la DJEPVA.
Les inspecteurs n'hésitent pas à sévir, comme ce fut le cas en août 2013 pour une colonie des Côtes-d'Armor contrainte à la fermeture en raison de nombreux dysfonctionnements, rappelle L'Express. Les fermetures en amont ou pendant le séjour représentent une dizaine de cas chaque année, dévoile la DJEPVA. Et les animateurs ne sont pas à l'abri. Pour l'année scolaire 2012-2013, 24 encadrants ont été sanctionnés d'une interdiction d'exercer temporaire ou définitive.
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