Ce que l'on sait de la mort d'un enfant de 8 ans en colonie de vacances dans l'Ariège
Le petit garçon a succombé à "une infection digestive aiguë", selon le procureur. Et si l'eau du robinet du chalet est mise en cause, rien ne permet de faire le lien avec le décès de l'enfant, selon la préfète.
Il était depuis trois jours en colonie au centre de vacances Le Saint-Bernard d'Ascou, en Ariège. Un garçon de 8 ans est mort, mercredi 9 juillet, à l'hôpital du Val d'Ariège. Il a été pris de diarrhées importantes et a été transporté au centre hospitalier pour une intoxication alimentaire, près de Foix, à une cinquantaine de kilomètres. Sa mort a été constatée quelques heures plus tard.
L'enfant est mort d'une "infection digestive aiguë"
Jeudi 10 juillet, le procureur de Foix, Olivier Caracotch, a indiqué que l'enfant était mort après une "infection digestive aiguë". Selon lui, l'autopsie menée à Toulouse n'a pas révélé "de vulnérabilité digestive particulière préexistante chez cet enfant". Des analyses anatomo-pathologiques du corps vont être réalisées pour "identifier la cause de cette infection".
Cependant, selon la première adjointe de Villeneuve-le-Roi, commune du Val-de-Marne dont était originaire l'enfant, il "était gravement asthmatique".
L'eau du centre n'était pas potable
La préfète de l'Ariège, Nathalie Marthien, a expliqué que l'eau du robinet du chalet était contaminée depuis début juillet par une bactérie coliforme. Néanmoins, elle est restée prudente sur le lien possible entre la contamination de l'eau du robinet et le décès de l'enfant.
Même prudence vendredi du côté de Najat Vallaud-Belkacem ministre de la Jeunesse et des Sports. "Plusieurs pistes sont envisagées pour le moment. L'eau avait été contaminée récemment. Des consignes avaient été données pour qu'elle ne soit pas distribuée aux enfants. Mais pour l'instant, rien n'établit que l'eau est à l'origine du drame", a déclaré la ministre sur France 2.
Le syndicat des eaux avait été prévenu le 3 juillet et avait décidé "une désinfection et une restriction de consommation pour les personnes fragiles". Il a distribué de l'eau minérale au chalet. "Toute la colonie arrivée le 6 juillet buvait de l'eau en bouteille", a souligné la préfète.
Dès l'annonce du décès du petit garçon, la préfète a pris un arrêté interdisant tout usage de l'eau du robinet au chalet, malgré la désinfection, et les autorités ont envoyé des prélèvements d'aliments servis dans le centre de vacances pour analyse à un laboratoire de Lyon. Des analyses d'eau doivent également être conduites à Nancy. Les résultats ne seront pas connus avant mardi.
Trois autres enfants momentanément hospitalisés
Trois autres enfants, également originaires du Val-de-Marne, ont été hospitalisés après s'être plaints de maux de ventre, mais "leur état de santé n'inspire pas d'inquiétude", selon la préfecture de l'Ariège. Leurs symptômes étaient similaires mais moins aigus, et ils sont sortis de l'hôpital jeudi. Ils ont rejoint le lieu de la colonie. Par mesure de précaution, la préfecture a décidé de renvoyer les enfants dans leurs familles.
Le père de deux fillettes hospitalisées a confié sa colère au Parisien.fr. "La vie de mes enfants a été intentionnellement mise en danger par des gens irresponsables", a déclaré ce père. Il dénonce notamment un manque de transparence, selon lui, dans cette affaire : "Quand mes filles ont été hospitalisées, on m'a simplement dit qu'il s'agissait de problèmes gastriques. Quand j'ai appelé pour savoir si tout allait toujours bien, on ne m'avait toujours pas parlé de l'eau contaminée. J'ai appris ça par voie de presse."
Un groupe d'enfants de salariés d'Airbus à Toulouse, qui séjournait dans un chalet voisin, n'a pas eu de problème.
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