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Meurtre de Lola : des manifestations de militants d'extrême droite à Lyon, Rennes et Paris

Des slogans xénophobes ont notamment été scandés par des manifestants à Lyon, selon des vidéos de l'événement.

Article rédigé par franceinfo
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Des sympathisants d'extrême droite rassemblés à Rennes (Ille-et-Vilaine), le 22 octobre 2022, en réaction au meurtre de l'adolescente Lola, 12 ans, à Paris. (ESTELLE RUIZ / HANS LUCAS / AFP)

Les rassemblements de groupes d'extrême droite se multiplient en France. Depuis jeudi 20 octobre, plusieurs manifestations ont été organisées, notamment à Paris, Lyon et Rennes, sur fond de récupération politique du meurtre de Lola. Les parents de la petite fille s'étaient pourtant montrés extrêmement clairs. Ils ont demandé d'arrêter d'utiliser "le nom et l'image de leur enfant à des fins politiques", a fait savoir leur avocate, vendredi. Franceinfo revient sur les principaux rassemblements de ces derniers jours.

A Rennes, trois cortèges samedi et des affrontements dans la soirée

Trois manifestations se sont déroulées en centre-ville de Rennes (Ille-et-Vilaine), samedi après-midi. Il s'agissait, selon France 3 Bretagne, d'une "Pride radicale" place Sainte-Anne, d'un rassemblement à l'appel du parti Reconquête ! sur l'esplanade Charles-de-Gaulle pour réclamer "justice pour Lola", et d'une contre-manifestation à cette manifestation d'extrême droite.

"On est chez nous""Pour Lola" ou des slogans xénophobes comme "Migrants assassins" ont été scandés par des partisans d'Eric Zemmour. A quelques dizaines de mètres d'eux, des personnes se sont rassemblées à l'appel, entre autres, du collectif NousToutes35, ou encore des partis Solidaire et Nouveau Parti anticapitaliste. Leur objectif : montrer que les idées d'extrême droite "nauséabondes" ne devaient pas passer.

Les participants aux deux rassemblements ainsi que ceux de la Pride radicale se sont dispersés en milieu d'après-midi. Mais la situation a dégénéré dans la soirée. Peu avant 21 heures, des affrontements ont éclaté entre des groupes d'extrême gauche et d'extrême droite, selon la police, rapporte le quotidien régional Ouest-France (article abonnés). Les accusations sont mutuelles. Les sympathisants d'extrême droite disent avoir été attaqués par des militants d'extrême gauche. Ces derniers assurent que des militants d'extrême droite ont attaqué des terrasses de bars ouvertement favorables aux militants LGBT+ et ont été mis en fuite.

A Lyon, une centaine de personnes ont défilé vendredi en scandant "immigrés assassins"

Plusieurs médias, dont Lyon Mag, ont rapporté qu'entre 100 et 200 personnes membres de l'ultra droite ont défilé vendredi soir dans les rues de la capitale des Gaules. En tête du cortège, deux banderoles portaient les inscriptions "Justice pour Lola" et "L'immigration tue". Le slogan xénophobe "Immigré assassin" a également été scandé par les manifestants, selon des vidéos montrant l'événement.

Selon BFMTV, la foule s'est dispersée dans le calme et la préfecture a affirmé que la police était restée en alerte vendredi soir, surveillant le cortège pour prévenir tout incident ou trouble à l'ordre public.

"Et encore ce vendredi, l'extrême droite défile tranquillement dans les rues de Lyon avec des slogans racistes et des appels à la haine", a réagi sur Twitter Benjamin Badouard, coprésident du groupe Les Ecologistes de la Métropole du Grand Lyon. "J'espère que le ministre de l'Intérieur qui s'intéresse beaucoup à Lyon quand il s'agit de s'en prendre à son maire va faire son travail face aux factions d'extrême droite qui envahissent les rues pour s'attaquer aux valeurs fondamentales de notre République", a écrit l'eurodéputé EELV David Corman.

A Paris, une manifestation jeudi en présence d'Eric Zemmour

Avant la mise au point des parents de Lola, des centaines de personnes se sont réunies jeudi soir, à Paris, en présence notamment d'Eric Zemmour et à l'appel de l'"Institut pour la justice", une association réputée proche du président de Reconquête !. Trois soutiens du candidat d'extrême droite étaient également présents à ce rassemblement que les organisateurs voulaient "non partisan" : Nicolas Bay, Guillaume Peltier et Marion Maréchal.

"Nous voulons le rétablissement de la peine de mort pour les assassins d'enfants", a scandé l'un des participants à la manifestation parisienne dans un mégaphone, sous les applaudissements. "Journalistes collabos !", ont lancé des manifestants.

De son côté, le Rassemblement national, qui devait dans un premier temps participer au rassemblement parisien, a finalement organisé une minute de silence au même moment devant l'Assemblée nationale "en hommage à Lola et en soutien à sa famille et ses proches". D'autres rassemblements ont également eu lieu jeudi soir dans d'autres villes, dont Lyon, Metz ou encore Saint-Etienne.

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