: Vidéo Le viol conjugal, un sujet tabou en procès aux assises
Ces faits, commis au sein d'un huis clos familial, sont rarement renvoyés devant une juridiction criminelle.
Pour Me Tomasini, avocat de la victime, l'enjeu du procès qui s'est ouvert mardi 15 octobre devant la cour d'assises du Val-de-Marne est clair : "Le tabou du viol conjugal doit être levé et ce procès devant les assises doit permettre à Samia de pouvoir se reconstruire."
Les faits remontent à la nuit du 6 au 7 décembre 2010, sur fond d'alcoolisme de l'accusé et de disputes répétées, parfois violentes, au sein d'un jeune couple résidant à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne). Cette nuit-là, Fred, 31 ans à l'époque, agresse physiquement Samia sous les yeux de leur fillette de 4 ans et de la nièce de la victime, hébergée temporairement par le couple. Puis, selon l'accusation, il l'a contraint par deux fois à un rapport sexuel dans la chambre à coucher et la salle de bains.
"Restituer au viol conjugal sa place de crime"
Samia n'a pas voulu user du droit au huis clos pour son procès. "Notre cliente a souhaité parler à toutes les autres femmes qui, au sein du huis clos familial, sont violées et ne dénoncent pas les faits parce qu'elles pensent qu'elles ne seront pas crues", ont expliqué ses avocats.
"Il est temps de restituer au viol conjugal sa place de crime", a ajouté l'avocate de l'association Ni putes ni soumises, qui s'est constituée partie civile. Selon elle, la tenue de ce procès devant une cour d'assises est "assez rare". Les débats doivent s'achever mercredi. L'accusé encourt 20 ans de prison.
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