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Une mère jugée à Rennes pour le meurtre de sa fille handicapée

La cour d'assises d'Ille-et-Vilaine juge jusqu'à mardi Laurence Nait Kaoudjt, accusée d'avoir tué sa fille de 8 ans, lourdement handicapée, en 2010 à Saint-Malo.

Article rédigé par franceinfo
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Une statue de marbre représentant Themis, la déesse de la justice, au tribunal de Rennes (Ille-et-Vilaine). (DAMIEN MEYER / AFP)

"Acte d'amour", comme elle l'affirme ? Une femme accusée d'avoir tué sa fille de 8 ans, lourdement handicapée, en 2010 à Saint-Malo, est jugée aux assises d'Ille-et-Vilaine, à Rennes, lundi 14 et mardi 15 septembre. Francetv info revient sur ce que l'on sait de ce procès.

De quoi la mère est-elle accusée ?

Laurence Nait Kaoudjt, 44 ans au moment des faits, est jugée pour meurtre sur mineure de moins de 15 ans particulièrement vulnérable. Elle a tué sa fille handicapée, Méline, en août 2010, peu après l'installation de la famille à Saint-Malo. 

Le 23 août 2010 au matin, les pompiers, alertés par la grand-mère de Méline, découvrent le corps sans vie de l'enfant. Laurence Nait Kaoudjt explique avoir administré des médicaments à sa fille, avant de l'étrangler dans son lit à l'aide d'une écharpe. Elle affirme avoir tenté de se suicider à diverses reprises dans la nuit du drame, sans y parvenir, en absorbant des médicaments, en s'étranglant avec une écharpe, en s'étouffant avec un sac plastique, puis en s'ouvrant les veines.

Comment explique-t-elle son acte ?

Quelques mois avant cette tragédie, la mère s'était retrouvée dans une situation financière délicate. Inquiète pour l'avenir de sa fille, handicapée moteur cérébrale, qui n'avait aucune autonomie, ne savait pas parler et dont elle s'occupait seule depuis la naissance, elle a expliqué avoir décidé de mettre un terme à leur existence.

Elle a d'ailleurs laissé plusieurs documents attestant de sa volonté de mettre fin à ses jours, dont un sur lequel il est écrit : "Je choisis librement de partir avec ma fille Méline pour faire le grand voyage, ce choix je l'avais fait depuis longtemps... Notre histoire se termine ainsi."

Laurence Nait Kaoudjt est défendue par Eric Dupond-Moretti. L'avocat a repris dès le début du procès l'argumentation de sa cliente, pour qui cet infanticide est un "acte d'amour", comme le rapporte l'envoyée spéciale de francetv info, Catherine Fournier :

Quelle peine encourt-elle ?

Placée sous contrôle judiciaire, Laurence Nait Kaoudjt comparaît libre. La peine maximale encourue est la réclusion criminelle à perpétuité.

Les experts psychiatres mandatés pour examiner l'accusée ne retiennent pas tous le même diagnostic : certains la décrivent comme étant en pleine possession de ses moyens, d'autres comme une femme maniaco-dépressive et ayant des crises de délire. La justice devra donc déterminer si Laurence Nait Kaoudjt était atteinte d'un trouble psychiatrique grave ayant aboli ou altéré son discernement, ou si elle était lucide au moment du meurtre de sa fille. Le verdict dépendra beaucoup de cet avis.

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