La mère qui a tué sa fille handicapée condamnée à cinq ans de prison avec sursis
En 2010, Laurence Nait Kaoudjt avait étranglé sa fille de 8 ans, très lourdement handicapée. La cour d'assise de Rennes a reconnu, mardi, l'altération de son discernement.
Elle parlait d'un "acte d'amour". Laurence Nait Kaoudjt a été condamnée à cinq ans de prison avec sursis, mardi 15 septembre, par la cour d'assise de Rennes (Ille-et-Vilaine), pour avoir étranglé sa fille de 8 ans, Méline, très lourdement handicapée, en 2010 à Saint-Malo. La mère avait ensuite tenté de mettre fin à ses jours. La cour a reconnu l'altération de son discernement et du contrôle de ses actes, et suivi les réquisitions de l'avocat général.
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A l'énoncé du verdict, Laurence Nait Kaoudjt, 49 ans, a crié sa colère, interpellant directement les jurés et à la cour : "J'aurais mieux fait de mourir. Vous n'avez pas de cœur, vous n'avez pas compris mon geste d'amour : si, demain, vous lisez que je me suis suicidée, je vous regarde tous dans les yeux, c'est sur votre conscience."
#Méline Le psdt Dary intervient "vous pouvez faire appel". Elle répond "y aura pas d'appel!"
— catherinef (@cathfournier) September 15, 2015
#Meline la mère a la sortie de l'audience : "les jurés représentent la société et ils n'ont pas eu de cœur"
— catherinef (@cathfournier) September 15, 2015
#Méline L'interpellation des jurés est rarissime dans une cour d'assises."C terrible de vivre ce que vous m'infligez" leur a lancé la mère
— catherinef (@cathfournier) September 15, 2015
Selon son avocat, "elle n'avait pas d'autre choix"
Son avocat, Me Eric Dupond-Moretti, avait plaidé l'acquittement au nom de "la contrainte morale" : "Oui, elle a tué mais est-elle coupable de l'avoir fait ? Vous avez des experts qui disent, qu'en réalité, elle n'avait pas d'autre choix." Plus tôt, dans la matinée, l'accusée avait livré devant la cour le récit glaçant de la nuit où elle a tué sa fille.
L'avocat général, lui, a appelé la cour et les six jurés à "l'empathie" dans ses réquisitions, mardi, tout en demandant une condamnation : "Même si cet enfant est handicapé, il est autonome, il a sa vie, il a son humanité : si vous dites aujourd'hui 'elle n'est pas coupable', vous niez cette humanité."
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