Quatre manifestants du "Jour de colère" condamnés à de la prison avec sursis
Quatre personnes ont reçu des peines de sursis, mardi, après des violences contre les forces de l'ordre survenues, dimanche, à Paris, lors d'un défilé anti-Hollande.
Ils avaient été interpellés, dimanche, à l'issue de la manifestation anti-Hollande à Paris. Quatre jeunes ont été condamnés, mardi 28 janvier, par le tribunal correctionnel de Paris, à des peines de deux mois avec sursis pour des violences contre les forces de l'ordre. Les avocats des prévenus avaient plaidé la relaxe de leurs clients, estimant notamment que le dossier n'apportait pas la preuve des faits qui leur étaient reprochés.
Aymeric Barthelemy de Saizieu, 20 ans, étudiant en BTS transport et logistique, Louis Marie Meurin, 18 ans, étudiant en deuxième année de médecine, et Loïc Rey, 18 ans, détenteur d'un bac pro de mécanique moto, ont été reconnus coupables d'avoir projeté une barrière de chantier en direction d'un cordon de gendarmes mobiles, sans l'atteindre. Un autre prévenu, Hugues Roumier, a également été condamné pour avoir lancé des pétards en direction des gendarmes.
Des individus immatures, selon le parquet
Le tribunal a en revanche annulé pour un vice de forme la procédure engagée contre une autre prévenue, Sybille Durand, 18 ans, élève en terminale, accusée d'avoir jeté une cannette de bière vide en direction des forces de l'ordre. Enfin, l'examen du cas de deux autres prévenus a été reporté en raison de l'heure tardive.
Le procureur avait requis des peines de deux mois ferme contre le trio, en évoquant des individus immatures qui n'avaient pas su se contrôler et auraient pu provoquer de sérieuses blessures. Il avait demandé un mois ferme à l'encontre de Hugues Roumier et un mois avec sursis contre la jeune femme.
"Interpellés au hasard"
"Ces peines ne sont pas satisfaisantes même si elles sont assorties du sursis", a dit devant la presse Me Antoine Vey, avocat de Loïc Rey. "On a en effet le sentiment d'une instrumentalisation de la procédure judiciaire à des fins politiques", a-t-il déclaré.
"Aucun des prévenus n'a de casier judiciaire et ils ont tous été interpellés au hasard", a-t-il affirmé, en se fondant sur une photo montrant une cinquantaine de personnes saisissant une dizaine de barrières sur laquelle les trois prévenus n'étaient pas identifiables. "On a le droit de manifester et aussi celui d'être jugé pour ce qu'on a commis. Or là, ils ont été jugés pour leur présence à une manifestation", a-t-il dit.
19 policiers blessés
262 personnes avaient été interpellées après les incidents survenus lors de la dispersion de la manifestation qui avait rassemblé 17 000 personnes, selon la police et 160 000, selon les organisateurs. Dix-neuf policiers ont été blessés lors des affrontements. Aucun n'a été hospitalisé.
La plupart des personnes interpellées, soit 226 personnes, avaient été remises en liberté, lundi. Huit personnes placées en garde à vue avaient été déférées, mardi, devant le tribunal de grande instance, pour y être jugées en comparution immédiate.
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