Crash du vol Rio-Paris en 2009 : Airbus et Air France relaxés
Le constructeur européen Airbus et la compagnie Air France, poursuivis pour homicides involontaires après le crash en 2009 du vol AF447 Rio-Paris qui a coûté la vie à 228 personnes, ont été relaxés lundi 17 avril à Paris. Près de quatorze ans après la catastrophe, le tribunal correctionnel de Paris a mis hors de cause les deux entreprises, jugeant que, si des "fautes" avaient été commises, "aucun lien de causalité certain" avec l'accident n'avait "pu être démontré".
Lors de son réquisitoire, le parquet n'avait demandé aucune peine pour les deux groupes, au grand regret des parties civiles, après cette procédure judiciaire de plus d'une décennie, marquée par un non-lieu en 2019 et un procès finalement ordonné par la cour d'appel de Paris en 2021.
Cette procédure avait toutefois créé beaucoup de frustration pour les familles des victimes. L'audition des boîtes noires de l'appareil avait par exemple eu lieu à huis clos, avec un résumé transmis ultérieurement. "Les mots sont une chose, entendre la voix en est une autre", avait rappelé Alain Jakubowicz, l'un des avocats des parties civiles.
Des excuses au nom des deux entreprises
Lors de leurs plaidoiries, les avocats de la défense d'Airbus et d'Air France s'étaient excusés que des mots, une attitude, aient "pu blesser". Mais ils avaient plaidé la relaxe pour les deux entreprises, qui rejettent toute responsabilité depuis ce crash. "La vérité peut parfois ne pas apaiser. Il vous appartiendra d'appliquer le droit et seulement le droit", avait déclaré Simon Ndiaye, le conseil d'Airbus.
L'avocat avait conclu sa plaidoirie avec ces mots : "Si, demain, vous relaxez Airbus, je ne dirai pas que vous avez rendu un jugement excellent. Si la relaxe est prononcée, ce ne sera pas une victoire d'Airbus contre les parties civiles. Il ne peut y avoir de victoire quand il y a 228 morts."
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