Bouches-du-Rhône : le rappeur Jul cité comme témoin dans un procès aux assises
Son témoignage sera très attendu dans ce procès fleuve. Le rappeur marseillais Julien Mari, alias Jul, a été cité comme témoin dans le procès de l'assassinat de son ancien producteur Karim Tir, selon les informations recueillies par France Télévisions, et confirmées jeudi 9 février par le parquet général de la cour d'appel. L'audience doit s'ouvrir le 6 mars devant la cour d'assises des Bouches-du-Rhône à Aix-en-Provence.
Karim Tir avait été retrouvé mort dans son véhicule en région parisienne, dans la nuit du 11 au 12 juin 2014, atteint par plusieurs balles. L'homme travaillait depuis quelques mois pour Jul au sein du label Liga One Industry. Ils disposaient même d'un studio à Marseille, dans la cité de Font-Vert.
Lors d'une audition devant les policiers le 12 juin 2014, Jul avait loué les qualités de son producteur, "un mec droit, un mec bien et le meilleur manager de France", ajoutant "qu'il ne méritait pas ça". Le rappeur disait maintenir des liens cordiaux avec la famille Tir, tout en assurant que ses relations "s'arrêtaient à la musique et à [leur] label". Le Marseillais, qui a quitté Liga One Industry en 2015 pour créer le label D'or et de platine, assurait également n'avoir aucun indice, ni aucune piste pour expliquer le mobile de cet assassinat.
Une guerre entre deux familles
Selon l'ordonnance de mise en accusation, Karim Tir a été une victime collatérale d'une "volonté d'élimination" de toute la famille Tir par un clan rival : les Remadnia. Les deux familles se livrent un conflit sanglant à Marseille pour le contrôle du trafic de drogue. Au fil des ans, cette lutte de territoires s'est transformée en vendetta, avec crimes d'honneur, vengeances personnelles, et meurtres sans raison apparente. Depuis 2010, plus d'une vingtaine de règlements de comptes sont soupçonnés d'être liés à ce conflit.
Toujours selon l'enquête, pour assassiner Karim Tir, les Remadnia avaient embauché une équipe de tueurs à gages originaires de Marseille, de Corse et de Paris. Ces membres du grand banditisme avaient à leur disposition de nombreux moyens humains et techniques : filatures, balises GPS, armes à feu, brouilleurs, véhicules volés, téléphones cryptés... Ils occupaient aussi un appartement, à Saint-Gratien (Val-d'Oise), d'où ils planifiaient leurs différents projets criminels. Huit d'entre eux seront sur le banc des accusés lors de ce procès.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.