: Vidéo La Sibérie ravagée par de gigantesques incendies
Depuis des semaines, rien ne semble capable d'arrêter les incendies, notamment dans le territoire de Krasnoïarsk, l'une des régions les plus touchées de Russie.
Dans ce territoire si vaste et si sauvage, il n'y a que les moyens de l'armée russe pour tenter d'endiguer ce mur de flammes. Vladimir Poutine a ordonné, mercredi 31 juillet, à une partie de ses troupes de prendre part aux combats contre les gigantesques feux de forêt qui ravagent depuis des semaines la Sibérie, détruisant des millions d'hectares et recouvrant des villes entières de fumée. Ils sont même visibles depuis l'espace.
Au total, selon les chiffres officiels, près de trois millions d'hectares sont en proie aux flammes, essentiellement dans les immenses régions de Iakoutie, de Krasnoïarsk et d'Irkoutsk. Greenpeace affirme que douze millions d'hectares ont déjà brûlé cette année. Donald Trump a même proposé à Vladimir Poutine l'aide des Etats-Unis pour combattre les flammes.
"Réaction tardive des autorités"
Ces derniers jours, les organisations de défense de l'environnement se sont alarmées du manque de réaction des autorités russes face à l'importance de ces incendies. Un responsable de l'ONG Greenpeace Russia, Grigori Kouksine, a néanmoins regretté une décision "assez tardive" qui ne devrait pas, selon lui, changer "fondamentalement" la situation. "Il aurait mieux valu éteindre ces feux à des étapes plus précoces, quand il était encore possible de le faire", a-t-il affirmé sur la radio Ekho Moskvy (Écho de Moscou en français).
Arrivé mercredi dans le territoire de Krasnoïarsk, le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev, a promis de l'aide et affirmé en direct à la télévision que les incendies ne présentaient pas de "danger immédiat" pour la population. "Il y a des difficultés objectives : le problème des distances, des endroits difficiles à atteindre et des facteurs propres à cette année", a-t-il déclaré.
Provoqués par des orages secs et une chaleur "anormale" de 30 °C qui s'est abattue sur ces régions, les feux sont actuellement propagés par des vents forts, affectant les régions voisines, a expliqué l'agence fédérale des forêts. La fumée de ces incendies a déjà envahi une centaine de localités dans les zones où ils sont concentrés, mais a aussi atteint les grandes villes des région de l'Altaï (Sibérie occidentale) et de l'Oural, comme Ekaterinbourg et Tchéliabinsk.
Des conséquences à long terme
Tous les ans, de gigantesques incendies font rage dans les vastes forêts isolées de Sibérie, au point que les autorités préfèrent parfois laisser faire tant que la population n'est pas menacée, ou que les dégâts engendrés ne dépassent pas le coût des opérations anti-incendie. Mais leur ampleur atteint cette année un niveau exceptionnel et fait craindre un impact environnemental à long terme, y compris sur la fonte des glaces de l'Arctique, selon des associations de défense de l'environnement qui ont demandé aux autorités d'agir davantage.
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