Incendie du Musée national de Rio : des crânes de Néandertal aux restes de Lucy, comment la France protège-t-elle ses collections ?
Alors que le Brésil vient de voir l'un de ses musées nationaux réduit en cendre, en France le risque incendie est pris très au sérieux.
Au moment où la communauté scientifique est toujours sous le choc de l'incendie du Musée national de Rio de Janeiro au Brésil et de ses immenses pertes, en France, les musées se sont déjà préparés à des catastrophes similaires. C'est le cas au Muséum national d'histoire naturelle, à Paris. L'édifice, qui se situe dans le Jardin des Plantes, abrite un trésor de plusieurs dizaines de millions de pièces, similaires à celles détruites à Rio. "Il y a des crânes de Néandertal, de Cromagnon, mais aussi les restes de Lucy", raconte Pierre Dubreuil, le directeur général délégué du Muséum. "C'est irremplaçable, c'est comme si on brûlait la Joconde au Louvre", poursuit-il.
Anticiper les catastrophes grâce aux nouvelles technologies
Pour protéger ce patrimoine inestimable, le directeur général explique que certaines pièces exceptionnelles ont été immortalisées grâce au numérique. "Par exemple, nous avons un herbier qui est le plus grand au monde. Nous l'avons numérisé, donc si un drame arrivait ici, nous ne perdrions pas la mémoire en même temps que l'objet", assure Pierre Dubreuil.
En France, les normes sont strictes sur tous les sites du Muséum. Des agents de sécurité incendie sont postés 24 heures sur 24. Mais le risque zéro n'existe pas, prévient Pierre Dubreuil.
Le Musée de l'Homme a été rénové il y a deux ans, mais les galeries du Jardin des Plantes sont plus fragiles, notamment en ce qui concerne la galerie de paléontologie
Pierre Dubreuilà franceinfo
Près d'un million d'euros a été investi dans le bâtiment historique du Jardin des Plantes, construit en 1898, pour améliorer la sécurité liée aux incendies, mais "il existe encore des zones de fragilité", déplore son directeur général.
Les collections sont en cours de déménagement vers des locaux plus sûrs. Avant le feu, c'est en fait l'eau qui a accéléré la réflexion sur la protection des pièces au Musée d'histoire naturelle, comme au Louvre ou encore à Orsay. Les inondations de 2016 à Paris ont servi d'alerte.
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