Feux de forêts : "9 fois sur 10 c'est l'homme qui est responsable, la plupart du temps de manière accidentelle" explique un expert de l'ONF
"Neuf fois sur dix c'est l'homme qui est responsable" du départ d'un feu de forêt, "la plupart du temps de manière accidentelle", explique sur franceinfo dimanche 30 juillet Christophe Chantepy, expert en défense des forêts contre les incendies (DFCI) pour l’ONF. Huit massifs forestiers du Var ainsi que sept massifs des Bouches-du-Rhône sont fermés le 30 juillet pour risque élevé d'incendie.
franceinfo : Est-ce qu'il n'y a pas d'autre solution que d'interdire l'accès aux massifs ?
Christophe Chantepy, expert en défense des forêts contre les incendies (DFCI) pour l’ONF : Il y a une réponse séquencée en fonction du risque. Il est déjà interdit quasiment toute l'année de faire du feu en forêt, il est interdit en plein été de fumer en forêt et il est interdit de faire des travaux en période à risque. Le volet ultime, c'est de fermer les massifs, pour deux raisons : non seulement pour qu'il n'y ait pas de démarrage de feu de la main de l'homme, mais aussi pour protéger les personnes, qu'elles ne se retrouvent pas isolées dans un massif en cas de départ de feu, ce qui serait une préoccupation supplémentaire pour les forces de secours et d'incendie. Aujourd'hui, le feu de forêt n'est pas dû aux conditions climatiques : 9 fois sur 10 c'est l'homme qui est responsable, la plupart du temps de manière accidentelle. L'acculturation du feu de forêt en France n'est pas encore assez élevée pour qu'il n'y ait pas une réglementation derrière.
>> Feux de forêt : trois conseils pour bien réagir en cas d'incendie
Pourquoi dans un même département ferme-t-on certains massifs forestiers et pas d'autres ?
Les conditions météo ne sont pas uniformes. Aujourd'hui, le littoral de tout l'arc méditerranéen est très sensible car très sec et il va y avoir du vent sûrement pendant une semaine entière. L'intérieur des terres est parfois un peu moins sec.
Comment expliquer que la France soit relativement épargnée cette année par les incendies ?
Nous avons eu une fin de printemps relativement clémente et bien arrosée sur le pourtour méditerranéen. Cela nous a permis d'avoir un certain sursis dans la sécheresse de la végétation. Nous arrivons fin juillet, il n'y a plus de précipitations depuis maintenant longtemps et nous avons perdu tout le bénéfice de ces pluies. Mais cela explique le fait que nous ayons un bilan sur le mois relativement satisfaisant concernant le nombre de départs de feu. Il y a aussi une prévention efficace, avec plus de patrouilles d'intervention et de sensibilisation. Peut-être aussi que depuis l'été 2022 les citoyens ont plus conscience du risque et appliquent les bons gestes.
Que met en place l'ONF dans les forêts ?
Nous travaillons toute l'année sur la lutte contre les incendies. Hors période estivale, en aménageant les massifs pour que les pompiers puissent avoir une accessibilité avec des pistes et des points d'eau. L'été venu, nous mettons en place des patrouilles pour sensibiliser la population et contrôler. Et puis nous avons de petits véhicules mobiles chargés de 600 litres d'eau à l'arrière pour faire de la primo-extinction de feu naissant : c'est tuer un feu dans l'oeuf pour un développement minimal en attendant l'intervention des pompiers.
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