Feux de forêt : les pompiers de la Sarthe utilisent des caméras pour détecter les incendies plus rapidement
Fin juillet 2023, la France a vu ses premiers gros départs d’incendie, notamment dans le sud du pays, en Corse, dans les Alpes-Maritimes ou encore dans les Bouches-du-Rhône.
L'enjeu, aujourd'hui, est de pouvoir agir très vite, dès le départ du feu, pour éviter que la situation ne devienne ensuite incontrôlable, et pour cela, la surveillance est la clé. Dans la Sarthe, les pompiers utilisent depuis peu un réseau de caméras pour détecter les départs de feu très en amont. Ce sont des caméras qui surveillent la forêt depuis des pylônes ou des châteaux d’eau.
>> Feux de forêt : trois conseils pour bien réagir en cas d'incendie
Ludovic Laporte, sapeur-pompier, nous montre le centre de supervision avec la surveillance des caméras. Sur l'écran de droite, on voit très clairement une fumée blanche qui semble sortir d'un jardin, à côté des arbres.“C’est une incinération volontaire”, explique-t-il, c’est-à-dire un habitant qui fait brûler quelque chose chez lui. “Mais il n'a pas le droit normalement à cette époque-là de l’année”, précise Ludovic Laporte. Dans ces cas-là, la gendarmerie ou la police sont envoyées sur place “pour aller faire de la pédagogie, voire plus si besoin”. Deuxième fumée, elle apparaît à l'écran presque au même moment. Elle est noire cette fois-ci. “Là, c'est bien un feu de voiture”, disent les pompiers. Sur les écrans, les alertes tombent toutes les dix secondes, déclenchées par un algorithme qui est alimenté par les caméras, postées pour certaines à 70 mètres de hauteur.
Des caméras qui peuvent identifier une fumée à 20 kilomètres
Le lieutenant-colonel Marc Rallu, sous-directeur des moyens opérationnels des pompiers de la Sarthe détaille : “L'appareil est vendu pour détecter des fumées qui dépassent la hauteur des arbres. En revanche, on peut aussi détecter, et heureusement, des feux de cultures, des feux de récoltes, des feux de broussailles. Avec ces seize caméras, on surveille l'ensemble des massifs forestiers sarthois”, avance le pompier.
Les caméras peuvent identifier une fumée à 20 kilomètres de distance. Elles ont été installées il y a deux ans et ont coûté un peu plus d'un million d'euros au département et à la Métropole du Mans. Elles peuvent détecter les feux très tôt, ou les localiser à dix mètres en cas d'appel. Cela permet d'adapter les moyens, explique le capitaine Florent Rey.
"Au niveau français, la doctrine, c'est l'attaque massive des feux naissants, donc le fait d'avoir les caméras nous fait gagner beaucoup de temps sur cette détection rapide".
Capitaine Florent Reyà franceinfo
"On peut aussi le dimensionner, comme vous l'avez vu sur les caméras, par rapport au panache, poursuit Florent Rey. S'il est important, sa couleur, son inclinaison, on va pouvoir augmenter le départ, mettre beaucoup plus de moyens tout de suite et ça a fait ses preuves, notamment l'été dernier sur l’été exceptionnel qu'on a connu”, explique le pompier.
La Sarthe subit aussi les effets du réchauffement, car l'intensité des feux est aujourd'hui plus élevée. En 2022, le nombre d'incendies était habituel, mais la surface brûlée a été quatre fois plus importante. Le département avait été touché par de violents feux de forêts à l'été 2019.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.