Incendie de Wintzenheim : "On espère que tout le monde a été prévenu", témoigne le chef de la cellule d'accueil psychologique pour les rescapés
L'enquête continue, pour déterminer ce qui a pu causer l'incendie d'un gîte de vacances à Wintzenheim, près de Colmar, dans le Haut-Rhin, mercredi 9 août, faisant 11 morts. Cet établissement, qui recevait cette nuit-là deux groupes de personnes présentant un handicap mental, n'était pas aux normes de sécurité, selon la vice-procureure qui s'est exprimée, jeudi, au lendemain du drame. Parallèlement à cette enquête, ouverte pour recherches des causes de la mort, les victimes et proches de victimes , reçus par des médecins ou auditionnés par les enquêteurs, continuent d'être accueillies et prises en charge dans une salle culturelle de Wintzenheim.
Ces familles victimes arrivent en fourgonnette ou en voiture à toute heure de la journée et de la nuit depuis le drame. Éric Zipper, le chef du dispositif, est cadre opérationnel à la Protection civile, reconnaissable de loin à son gilet bleu et orange.
"Ils nous ont dit qu'ils avaient dû sortir très vite et qu'ils avaient été réveillés par le bruit des pas au-dessus."
Éric Zipperà franceinfo
"On a pensé que le plus simple c'était de les accueillir de la manière la plus simple possible. Ils débarquaient en pyjama, ils avaient vécu un truc qui était compliqué pour eux. Ils ont compris que les gens qui étaient au-dessus d'eux avaient disparu. Ça leur fait de la peine."
Éric Zipper décrit l'intérieur de ce centre, avec des pièces transformées pour certaines en salle d'audition pour les gendarmes, d'autres médicalisées pour les victimes les plus choquées ou leurs proches. Pour leur venir en aide, il y a la CUM, cellule d'urgence médico-psychologique, rattachée au Samu. Des médecins psychiatres ou encore des psychologues, des infirmiers, des membres de l'Ordre de Malte sont également au chevet des proches des secouristes spécialisés dans les plus grands traumatismes.
Trouver les mots pour des personnes vulnérables
La principale difficulté pour ces secouristes a été d'organiser au pied levé ce centre, avec l'aide de la mairie, de l'ARS, de la préfecture. Organiser le lieu, trouver les mots, apporter réconfort psychologique, matériel, de la nourriture aussi. Qui plus est, pour des victimes atteintes de handicap mental léger. Des personnes vulnérables qu'il faut prendre par la main, explique Éric Zipper.
"C'est quelque chose qui est complexe, il faut avoir des flux où les gens ne se croisent pas, où ils peuvent apprendre les nouvelles dans les meilleures conditions possibles. C'est un public qui est différent. Des gens placés sous tutelle, des gens qui n'ont pas de famille, des gens qui ont des familles qui sont dans un état, financier ou mental pas facile. Donc, on espère que tout le monde a bien été prévenu, mais on a des doutes. On a des gens dont on ne sait pas si quelqu'un passera ou pas."
C'est l'une des principales difficultés, joindre toutes ces familles, tous ces proches. Une course contre la montre engagée puisqu'ici, à Wintzenheim, le centre d'accueil des victimes doit refermer ses portes en début d'après-midi.
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