Vidéo Incendie de Wintzenheim : identification des victimes, recueil des témoignages... Le long travail des enquêteurs expliqué

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Article rédigé par franceinfo
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Une soixantaine de gendarmes est mobilisé sur place pour déterminer l'origine de l'incendie qui a tué 11 résidents d'un gîte dans le Haut-Rhin.

Au lendemain de l'incendie qui a fait onze morts dans un gîte à Wintzenheim (Haut-Rhin), la porte-parole de la gendarmerie nationale, la colonelle Marie-Laure Pezant revient jeudi 10 août sur franceinfo sur le long travail des enquêteurs. "On recherche des témoignages, on va analyser si le bâtiment était en règle, si toutes les normes étaient respectées", indique-t-elle. Pour la porte-parole de la gendarmerie, cela va prendre du temps. Les enquêteurs sont en effet confrontés à plusieurs "difficultés", notamment "l'ampleur du site et le nombre de victimes".

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franceinfo : Quelle est la priorité des enquêteurs ?

Marie-Laure Pezant  : On a trois grandes missions dans ce type d'enquêtes. D'abord faciliter le travail des secours, c'est-à-dire faire en sorte que les pompiers puissent éteindre l'incendie et porter secours. La deuxième priorité, c'est de préserver les traces et indices. On fait donc un gel des lieux pour empêcher toute personne de rentrer sur le site et faire en sorte qu'on puisse conserver toutes les traces et tous les indices qui vont nous permettre de mener l'enquête. Et la troisième mission est de mener l'enquête pour comprendre ce qui s'est passé, donc identifier les causes de l'incendie et les victimes.

À quelles questions va-t-il falloir répondre ?

Il va falloir qu'on trouve le point de départ du feu et comment il a évolué. Il y a un certain nombre de témoignages à recueillir pour comprendre si quelqu'un a vu quelque chose. On a des auditions en cours. On recherche les témoignages, et ensuite on va analyser si le bâtiment était en règle, si toutes les normes étaient respectées et les conditions de la location. 

Comment se passe l'identification des victimes ?

Des gendarmes de l'institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale, qui sont à Pontoise, ont été projetés au plus vite sur le site [alsacien] avec un laboratoire d'analyses biologiques. Ce laboratoire va nous permettre, au plus près du site, de réaliser l'analyse des prélèvements biologiques et de déterminer des profils ADN très rapidement. Notre méthode consiste à prélever des indices sur le lieu, des éléments biologiques, à les analyser et en parallèle, on travaille avec les familles pour récupérer des éléments médicaux notamment sur les personnes disparues. On confronte ensuite les éléments médicaux avec les éléments qu'on a analysés sur place et les profils ADN qu'on a retrouvés. Ça nous permet d'identifier formellement les corps qu'on retrouve et de mettre un nom sur les corps.

Une large partie du site est partie en fumée. À quelles difficultés sont confrontés les enquêteurs ?

La plus grosse difficulté, c'est l'ampleur du site et le nombre de victimes. On a un site important, beaucoup d'affaires personnelles, des éléments de vie, du matériel électrique, etc. Il faut analyser tout ça et ça prend du temps.

"Les enquêteurs doivent progresser doucement pour ne rien louper."

Colonelle Marie-Laure Pezant, porte-parole de la gendarmerie

à franceinfo

Ils vont prendre des photos, ils vont compartimenter l'ensemble du terrain. On a même une modélisation 3D des lieux pour qu'on ait vraiment tout en tête pour l'enquête. On a ensuite beaucoup de choses à analyser au niveau administratif et beaucoup de témoignages à recueillir.

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